(Québec) Pendant que l’Europe est frappée par une cinquième vague de la pandémie, qui touche particulièrement les non-vaccinés, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’inquiète des régions du Québec où la couverture vaccinale est plus faible.

« Ce qu’on voit en Europe et l’Allemagne est un très bon exemple, c’est que ce sont des poches de non-vaccinés qui créent les problèmes. […] Si j’ai une inquiétude au Québec, ce sont mes endroits, mes régions de non-vaccinés. On peut penser à Chaudière-Appalaches, au Granit (en Estrie) », a expliqué le ministre Dubé, interrogé sur l’éventualité d’une cinquième vague de la pandémie au Québec.

Il a bien fait valoir que la couverture vaccinale au Québec est « élevée », mais que comme en Europe, certaines sous-régions sont moins bien protégées. « C’est pour ça que si je fais le parallèle avec le Québec, il faudrait se concentrer sur quelques régions », a-t-il ajouté en mêlée de presse.

Les régions les plus touchées présentement par la pandémie affichent les taux de vaccination les plus faibles. Le Nunavik, où l’on rapporte présentement 241 nouveaux cas par 100 000 habitants, affiche le taux de vaccination le plus faible, à 50,9 %.

Deuxième région la plus touchée, avec 16 nouveaux cas par 100 000, l’Estrie compte 74,7 % de sa population adéquatement vaccinée. C’est en bas de la moyenne québécoise est de 77,5 %. Même chose pour Chaudière-Appalaches, où 75,9 % des citoyens ont leurs deux doses. Plus à l’est, la Côte-Nord, où le taux de vaccination est de 74,7 %, connaît depuis peu une forte hausse des cas.

Le ministre Dubé écarte pour l’heure l’imposition de mesures spéciales pour les régions où la couverture vaccinale est moindre ou d’autres contraintes visant spécifiquement les personnes non vaccinées, comme c’est le cas en Autriche par exemple. « On n’est pas là », a lancé le ministre. M. Dubé a fait valoir qu’il souhaite miser sur la communication et la sensibilisation pour convaincre les non-vaccinés de retrousser leur manche.

« Ma préoccupation, même avant de penser à la cinquième vague, c’est des non-vaccinés », a-t-il ajouté. Alors qu’une dose de rappel sera administrée aux personnes de 70 ans et plus, que la vaccination des enfants de 5 à 11 est imminente et que s’amorce aussi la vaccination contre l’influenza, le ministre a invité les non-vaccinés « qui changent d’idée » de se présenter en clinique le plus rapidement possible.

« Profitez-en pendant qu’on a des disponibilités de vaccination parce que […] je peux vous dire qu’au mois de décembre, je n’ai pas le même bassin de vaccinateurs que j’avais au plus fort de la crise cet été. Je ne voudrais pas que des gens qui ne sont pas vaccinés se disent dans quelques semaines : "mon Dieu, je ne peux plus aller me faire vacciner parce que les rendez-vous sont complets" », a-t-il illustré.

Les autorités québécoises doivent administrer une dose de rappel à 1,3 million aînés admissibles. L’administration de la troisième dose se poursuit par ailleurs dans les milieux d’hébergement pour ainés (220 000 personnes). Québec se prépare également à administrer une première dose aux enfants de 5 à 11 ans avant Noël. On estime ce groupe à 650 000 enfants.

Avec Pierre-André Normandin