Moderna demande l’approbation de Santé Canada pour que son vaccin contre la COVID-19 soit utilisé pour vacciner les enfants de 6 à 11 ans. Des études sont en cours pour savoir si les enfants plus jeunes pourraient l’obtenir.

Les documents ont été soumis mardi au ministère qui en effectuera l’analyse en priorité. Celle-ci inclura l’évaluation des résultats des essais cliniques pour déterminer l’innocuité, l’efficacité et la qualité du vaccin.

Santé Canada doit faire connaître sa décision cette semaine ou la semaine prochaine pour l’injection du vaccin de Pfizer-BioNTech aux enfants de 5 à 11 ans. Le fabricant avait soumis sa demande le 18 octobre.

Le gouvernement du Québec se prépare déjà depuis deux semaines à donner une première dose aux enfants de cet âge d’ici Noël, même si le vaccin n’a pas encore été approuvé au Canada. Le nombre de cas de COVID-19 a bondi la semaine dernière chez les jeunes de 0 à 19 ans.

Risque d’inflammation surveillé

Le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) suit de près les risques de myocardites et de péricardites associés au vaccin de Moderna. La semaine dernière, la Santé publique française l’a déconseillé aux moins de 30 ans vu l’incidence de ces inflammations du cœur pour cette catégorie d’âge.

« On suit ça de façon très attentive », a affirmé en entrevue le médecin épidémiologiste de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), Gaston De Serres, qui est membre du CIQ. Il s’agit toutefois d’un phénomène rare, donc difficile à détecter lors des essais cliniques qui réunissent généralement quelques milliers de participants.

« C’est clair que dans les semaines qui vont suivre la vaccination des enfants, les gens vont surveiller si on voit apparaître des problèmes de myocardites », a-t-il ajouté.

La décision de la Haute autorité de santé en France s’appuie sur une étude menée par Epi-Phare, une firme spécialisée en pharmaco-épidémiologie, sur des personnes âgées de 12 à 50 ans. Les chercheurs ont déterminé que les cas de myocardites et de péricardites, bien que rares, étaient plus fréquents avec le vaccin de Moderna (131,6 par million) que celui de Pfizer-BioNTech (26,7 par million).

Ils surviennent généralement dans les sept jours suivant l’inoculation de la seconde dose et plus fréquemment chez les hommes.

Au Québec, la vaccination des adolescents a été effectuée avec le sérum de Pfizer-BioNTech. La même chose risque de se produire pour les enfants puisque ce vaccin serait approuvé par Santé Canada pour leur groupe d’âge des semaines avant celui de Moderna.

« Cette vaccination-là a toutes les chances d’être faite avec le vaccin de Pfizer initialement, a fait remarquer le DDe Serres. Comment le vaccin de Moderna va se positionner ? Le premier disponible risque d’être celui qui va être utilisé. »

Après l’approbation de Santé Canada, le CIQ devra ensuite émettre ses recommandations au gouvernement québécois avant que ne soient données les premières injections.

Les cas de COVID-19 continuent d’augmenter chez les enfants de moins de dix ans. La Santé publique québécoise dénombrait 92 nouveaux cas pour la journée de lundi. Il s’agit du groupe le plus touché actuellement.

Aucun nouveau décès et aucune nouvelle hospitalisation n’ont toutefois été rapportés ce jour-là dans cette tranche d’âge.

En tout, 734 écoles comptaient au moins un cas actif, soit 20 de plus que la journée précédente. On dénombre 2147 cas actifs de COVID-19 parmi les élèves dans le réseau de l’éducation et 254 parmi les membres du personnel.