On saura dans « une ou deux semaines » si le vaccin de Pfizer-BioNTech pour les enfants de 5 à 11 ans sera approuvé par Santé Canada. Ceux-ci pourraient donc être protégés en partie contre la COVID-19 à temps pour les rassemblements de Noël.

« C’est une priorité et nous avons une équipe qui s’y consacre », a affirmé la conseillère médicale en chef du Canada, Supriya Sharma, en conférence de presse vendredi. « Cet examen se poursuit et nous nous attendons à avoir une décision finale dans une ou deux semaines. »

Le vaccin a déjà été approuvé pour les enfants de 5 à 11 ans pour la Food and Drug Administration aux États-Unis il y a deux semaines.

Santé Canada étudie également la documentation fournie par Novavax qui tente de faire approuver son vaccin pour les enfants. « Ils ont eu quelques défis pour augmenter le nombre de doses fabriquées, alors nous nous attendons à continuer d’échanger avec l’entreprise pendant cet examen », a-t-elle expliqué.

Le gouvernement du Québec se prépare déjà depuis la semaine dernière à donner une première dose du vaccin de Pfizer-BioNTech aux enfants de 5 à 11 ans d’ici Noël même si le vaccin n’a pas encore été approuvé au Canada. Le nombre de cas a bondi récemment chez les jeunes de 0 à 19 ans.

Dose de rappel

La Santé publique fédérale envisage de recommander l’inoculation d’une troisième dose dans certaines régions du pays où l’immunité serait en train de faiblir.

« C’est vraiment quelque chose à analyser », a répondu le sous-administrateur en chef de l’Agence de la santé publique du Canada, Howard Njoo, à La Presse, lors d’une mise à jour sur l’incidence de la COVID-19 au pays.

« On sait que les territoires ont été les premiers à administrer les vaccins et aussi, par contre, ils ont utilisé l’intervalle pour les doses plus selon les recommandations des fabricants », a-t-il ajouté.

Cet intervalle plus court pouvait varier entre trois et quatre semaines selon le vaccin, mais des études cliniques avaient par la suite démontré qu’un intervalle de huit semaines entre les deux premières doses conférait une meilleure immunité.

Le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le nord du Manitoba ont à la fois une couverture vaccinale élevée et une incidence de cas de COVID-19 élevée, selon la Santé publique fédérale. Il en va de même dans le nord-est de la Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick. Leurs lignes directrices pour la dose de rappel varient.

« C’est toujours important de suivre les données probantes et aussi les recommandations de notre Comité consultatif national l’immunisation, mais en fin de compte, c’est vraiment une décision des provinces et territoires », a rappelé le DNjoo.

Dans les Territoires du Nord-Ouest et au Manitoba, toutes les personnes de 18 ans et plus peuvent obtenir une troisième dose de vaccin, au moins six mois après avoir reçu la deuxième. Le Yukon a plutôt choisi au début du mois de l’offrir seulement aux personnes âgées de 50 ans et plus.

En Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick, l’inoculation d’une dose de rappel est limitée aux personnes de 65 ans et plus à quelques exceptions près.

Moderna en troisième dose

Par ailleurs, Santé Canada a autorisé vendredi l’usage du vaccin Spikevax de Moderna, trois jours après avoir donné son feu vert à celui de Pfizer-BioNTech. Le ministère estime que le sérum répond à ses exigences « en matière d’innocuité, d’efficacité et de qualité ».

Moderna avait soumis sa demande le 6 octobre. La troisième dose de vaccin vise à allonger l’immunité sur une plus longue période. La dose de rappel du fabricant correspond à la moitié d’une dose régulière.

« Cette autorisation s’appuie sur des preuves cliniques solides montrant qu’une dose de rappel de 50 μg induit une forte réponse immunitaire contre la COVID-19, a indiqué le directeur médical principal pour Moderna Canada, Shehzad Iqbal. Nous pensons que les vaccins à ARNm sont particulièrement bien placés pour s’adapter à l’épidémiologie changeante du SRAS-CoV-2 ».

Plus tôt cette semaine, le gouvernement du Québec a recommandé l’inoculation d’une troisième dose pour les personnes de 70 ans et plus. Une baisse de l’immunité contre la COVID-19 est constatée chez les 80 ans et plus qui connaissent une petite augmentation de leur taux d’hospitalisation. Ce phénomène n’a pas été constaté dans le groupe d’âge des 70 à 79, mais le gouvernement québécois préfère jouer de prudence.