(Québec) Les travailleurs de la santé non vaccinés perdront des milliers de dollars en primes liées à la COVID-19. Selon une compilation du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), les infirmières à temps complet pourraient perdre quelque 30 000 $ sur une année et les préposés aux bénéficiaires, environ 16 000 $.

Les employés du réseau public de la santé qui ne sont pas adéquatement vaccinés sont privés des primes et montants forfaitaires offerts en vertu des différents arrêtés ministériels depuis le début de la pandémie.

Une estimation produite par le MSSS fait état des revenus que perdra le personnel soignant en CHSLD selon le scénario où le travailleur est admissible à toutes les primes en vigueur.

Une infirmière clinicienne à l’échelon 14 (échelon moyen) de l’échelle salariale (environ 80 000 $ par année) pourrait perdre jusqu’à 32 000 $ en revenu. Ce montant inclut la prime de rétention de 15 000 $ versée par Québec aux infirmières qui occupent un poste à temps complet dans le réseau sous certaines conditions.

Pour un préposé aux bénéficiaires, toujours en CHSLD, les pertes pourraient se chiffrer à plus de 16 000 $ sur une année pour un travailleur qui gagne 46 000 $ par an.

Le MSSS déduit des revenus la prime de 8 %, le montant forfaitaire à temps complet par semaine (140 $ par semaine pour un PAB et 100 $ par semaine pour une infirmière) et le montant forfaitaire (après quatre semaines sans absence) offert en revanche seulement dans les CHSLD en zone chaude.

Les travailleurs non vaccinés n’ont plus accès à leurs primes depuis le premier report de la date butoir de la vaccination obligatoire, le 15 octobre. « Ce n’est pas tout le monde qui a vu l’effet sur leur paie jusqu’à maintenant », faisait valoir mercredi le ministre de la Santé, Christian Dubé.

Le gouvernement Legault espère que la perte de revenus entraînée par le retrait de ces primes puisse pousser certains travailleurs à se faire vacciner.

Les employés qui ne sont pas adéquatement vaccinés doivent aussi se soumettre à un dépistage régulier trois fois par semaine. C’est Québec qui payera le dépistage, mais l’employé devra néanmoins le faire sur son temps personnel.

Les coûts des tests de dépistage de la COVID-19 varient de 24 à 60 $ selon la technologie utilisée. Cette valeur inclut les ressources humaines nécessaires à leur réalisation, a précisé le MSSS.

Le Parti libéral du Québec a dénoncé que « les Québécois payent pour l’échec » du gouvernement. Québec devrait imposer aux travailleurs non vaccinés les frais liés à leur dépistage, a réclamé la cheffe libérale, Dominique Anglade.

Quelque 14 000 travailleurs du réseau public de la santé n’ont encore reçu aucune dose de vaccin contre la COVID-19, dont environ 8000 sur le terrain. De ce nombre, quelque 5000 sont des soignants.