(Québec) Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a confirmé vendredi que le Québec enregistre une nouvelle hausse « d’une trentaine » de nouvelles hospitalisations.

« Ce matin, on va annoncer encore une trentaine de personnes qui rentrent dans nos hôpitaux de façon globale au Québec et ceux qui rentrent aux soins intensifs en ce moment, ce sont uniquement des non vaccinés. Alors si j’ai un message à passer, c’est : si vous voulez nous aider à passer à travers cette vague-là, s'il-vous-plaît, allez vous faire vacciner », a indiqué vendredi le ministre en marge d’une annonce à Lévis sur l’agrandissement du bloc opératoire à l’hôpital Hôtel-Dieu.

Québec appréhende une hausse marquée des hospitalisations au cours de la prochaine semaine, notamment aux soins intensifs, en raison de la hausse soutenue des cas.

Au cours de la dernière semaine, 107 personnes ont dû être hospitalisées, dont 33 aux soins intensifs. L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) prévoit qu’ils seront 148 à devoir être admis à l’hôpital cette semaine, dont 67 aux soins intensifs. Cette vague se concentre dans le Grand Montréal, où l’on recense 80 % des hospitalisations actuellement.

Cette quatrième vague pèse particulièrement sur le réseau de la santé. Les personnes hospitalisées restent en moyenne 9,3 jours à l’hôpital. Le séjour est deux fois plus long pour ceux traités aux soins intensifs, qui passent en moyenne 18,8 jours à l’hôpital, selon l’INESSS.

« On savait qu’il y avait des risques »

Alors qu’au moins 20 000 travailleurs du réseau public de la santé et des services sociaux, dont 10 000 sont en contact avec des patients, ne seront vraisemblablement pas pleinement vaccinés lors de l’entrée en vigueur de la vaccination obligatoire le 15 octobre, le ministre Dubé garde la ligne dure. Les travailleurs non vaccinés seront suspendus sans solde.

La Presse rapportait jeudi que des milliers de départs sont aussi à prévoir dans le réseau privé de la santé.

« On savait qu’il y avait des risques », a réagi M. Dubé en évoquant la décision de son gouvernement d’aller de l’avant avec la vaccination obligatoire. Il a demandé aux patrons des CISSS et des CIUSSS de se préparer à remplacer les départs en préparant des plans de contingence et de réorganisation des services.

Jeudi, le ministre s’est engagé à ce qu’on évite les ruptures de services dans le réseau. « Parlez-moi pas de bris de service ; moi, je vous parle de réorganisation de services. C’est très différent. Je m’engage que les gens n’auront pas de bris de service, mais on va se réorganiser. Parce que la vaccination obligatoire, pour la santé, je ne bougerai pas là-dessus », a-t-il déclaré en mêlée de presse.

Vendredi, alors qu’un bris de services est à prévoir à Senneterre en Abitibi, le ministre a réaffirmé qu’il fallait privilégier la planification de ces interruptions. « Ce qui est important, c’est de bien planifier et de réorganiser », a-t-il indiqué. « L’important, dans une situation de crise, c’est de garder la planification et c’est ça que je me suis engagé à faire, de prendre parfois des décisions difficiles suite à des recommandations faites par nos gestionnaires, qui connaissent l’ensemble de la situation », a ajouté le ministre.