La période de rodage de l’implantation du passeport vaccinal tire à sa fin. À compter de mercredi, commerçants et clients s’exposent à des amendes s’ils ne respectent pas la réglementation en vigueur. Coup d’œil sur quelques questions que vous nous avez envoyées.

« N’ayant pas de téléphone intelligent, nous avons présenté au restaurateur nos preuves de vaccination en format papier diminué à la photocopieuse. Malheureusement ça n’a pas fonctionné. J’ai alors présenté le grand format et cela a fonctionné. » — Diane Dupont

En effet, il faut faire attention à la qualité de l’impression du code QR sur papier. La réduction de la taille du code QR à la photocopieuse peut rendre la lecture du code plus difficile, dit le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Pour obtenir un plus petit format, mieux vaut télécharger le format « carte d’affaires », l’un des deux formats offerts lorsqu’on récupère sa preuve de vaccination sur le portail libre-service en ligne. Une feuille de papier froissée ou pliée sur le code QR rendra également plus difficile la lecture du code par l’application VaxiCode Vérif, utilisée par les commerçants.

Par ailleurs, François Meunier, de l’Association Restauration Québec (ARQ), déconseille de faire plastifier sa preuve vaccinale pour éviter qu’elle soit endommagée. Selon l’éclairage, les reflets sur le plastique nuisent à la lecture du code QR. « Il faudrait utiliser un plastique mat », recommande-t-il aux personnes qui souhaitent protéger leur document. Ou encore le conserver dans une pochette ou un étui de plastique.

« J’ai un iPhone SE sur lequel j’ai mis mon code QR avec l’application VaxiCode. À l’usage, les restos n’arrivent pas à décoder mon QR, deux fois sur trois. » — André Trépanier

Difficile de dire pourquoi la lecture ne fonctionne pas à tout coup, en effet. Le modèle de l’appareil ne semble pas être en cause, nous répond le MSSS. « Lors des projets-pilotes, aucun téléphone n’a connu de problème de lecture », écrit le porte-parole Robert Maranda. Il suggère de s’assurer que les deux applications (VaxiCode, utilisée par le client, et VaxiCode Vérif, utilisée par le commerçant) soient à jour – une nouvelle version a d’ailleurs été envoyée la semaine dernière.

François Meunier, de l’ARQ, signale cependant que des problèmes de fonctionnement ont été rapportés par des restaurateurs qui utilisent l’application VaxiCode Vérif sur le système Android. « Ces appareils semblent avoir plus de difficultés à lire les codes. On l’a dit au MSSS et leurs techniciens travaillent là-dessus », dit-il.

« Vivant aux États-Unis, je n’ai pas votre passeport vaccinal. J’ai reçu mes deux vaccins Pfizer et j’ai une petite carte pour le prouver. Est-ce que ça sera suffisant pour pouvoir aller avec des amis souper en ville ? » — Ginette

Normalement oui, en ajoutant une pièce d’identité, ce sera suffisant. Les personnes qui ont été adéquatement vaccinées à l’extérieur du Québec ne peuvent pas utiliser l’application VaxiCode ou obtenir un code QR (à moins d’être un résidant du Québec et de faire inscrire sa vaccination dans le registre national). Pour fréquenter un lieu où le passeport vaccinal est obligatoire, elles doivent présenter une pièce d’identité avec photo et portant une adresse hors Québec, ainsi que leur preuve vaccinale officielle.

À noter que les codes QR délivrés par des autorités autres que le ministère québécois de la Santé (par exemple, les codes QR fournis en France) ne peuvent pas être lus par l’appli VaxiCode Vérif.

« Pourquoi les gouvernements n’ont-ils pas mis en place un passeport vaccinal international afin de faciliter nos déplacements dans le monde ? » — Manon

En fait, nul besoin de quitter le pays pour être confronté à ce genre de problème : à l’intérieur même du Canada, chaque province pilote sa propre campagne de vaccination et fournit ses propres preuves vaccinales selon ses propres règles. Mais d’autres provinces, comme l’Ontario et la Colombie-Britannique, vont aussi implanter le passeport vaccinal avec un code QR. Le MSSS confirme travailler « avec le gouvernement fédéral et les autres provinces à ce sujet ». À terme, les codes QR fournis par les différentes provinces pourront donc être lus et reconnus d’un bout à l’autre du pays. C’est déjà un début…

« Je n’ai pas de téléphone cellulaire, est-ce que je peux télécharger ma preuve de vaccination sur celui de mon mari ? » — Madeleine Pilon

Oui, il est possible d’enregistrer plusieurs preuves de vaccination dans l’application VaxiCode installée sur un appareil mobile. Il suffit de suivre cette démarche :

Consultez les directives pour ajouter plusieurs preuves de vaccination dans VaxiCode

« Est-ce que le fait de contracter la COVID-19 en étant complètement vacciné (deux doses) constitue l’équivalent d’une troisième dose de vaccin ? » — Pierre Desforges

Trop peu d’études ont été menées sur cette hypothèse pour pouvoir répondre avec certitude, note d’emblée le DNicholas Brousseau, de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). « Il y a eu beaucoup d’études sur le degré de protection que procure une dose de vaccin après avoir été infecté par la COVID-19, mais très peu sur la situation inverse. » C’est pourquoi l’INSPQ recommande que les personnes qui ont été infectées par la COVID-19 après avoir reçu leur première dose aillent quand même chercher leur deuxième dose.

Les études ont montré que les personnes qui ont attrapé le virus, puis reçu une dose de vaccin ont une protection immunitaire au moins aussi bonne que les personnes qui ont reçu deux doses de vaccin. Les « infectés vaccinés », si on peut les qualifier ainsi, sont considérés comme « adéquatement vaccinés » au Québec après une seule dose, ce qui n’est pas le cas ailleurs au pays – les autres provinces ont préféré donner deux doses à tout le monde, pour éviter de confondre la population en véhiculant deux consignes différentes.

Alors, deux doses de vaccin et une infection équivalent-elles à trois doses de vaccin ? « Je pense que l’infection va donner un degré de protection supplémentaire », estime le médecin. Au même niveau qu’une troisième dose de vaccin ? Pour ça, il faudra attendre le résultat d’autres études.