Si les parents ne sont pas admis dans l’école de leurs enfants à cause de la COVID-19, ils pourront y mettre les pieds pour voter le lundi 20 septembre dans un grand nombre d’établissements. Voilà une contradiction de plus dans les règles sanitaires auxquelles la pandémie nous a habitués.

Élections Canada a en effet réquisitionné des écoles primaires et secondaires pour la tenue du scrutin.

Au centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), où des réunions de parents ont lieu sur Teams pour prévenir la propagation du virus, 90 établissements primaires et secondaires seront transformés en bureaux de vote. Au centre de services scolaire de Laval (CSSDL), il y en aura une cinquantaine, alors qu’au centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSSPI), c’est plus de 25.

Au centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB), seules les écoles ayant une entrée extérieure menant directement au gymnase ont été choisies, soit 37 sur 102.

En revanche, aucune école du centre de services scolaire Marie-Victorin, à Longueuil, n’a été réquisitionnée, « Élections Canada ayant été en mesure d’établir des bureaux de vote dans d’autres emplacements facilement accessibles au public sur le territoire », fait savoir le porte-parole Alexandre Kozminski Martin.

Journée pédagogique

Le 20 septembre sera-t-il une journée pédagogique ? Dans la majorité des écoles, non.

Au Québec, la Loi électorale impose la fermeture des écoles pour éviter la cohabitation entre les élèves et les électeurs, le jour du scrutin. La Loi électorale du Canada, elle, permet aux écoles de demeurer ouvertes.

Le CSSPI a néanmoins décidé de décréter une journée pédagogique.

« Après consultation, nous avons décidé de déplacer une journée pédagogique “force majeure” du mois d’avril vers le 20 septembre », précise Valérie Biron, directrice des services pédagogiques, communications et secrétariat général. « Le tout dans l’objectif d’assurer la sécurité de nos élèves. »

À Laval, le CSSDL a prévu une journée pédagogique le jour du vote « dans certaines écoles et lorsque cela est possible », explique Annie Goyette, directrice adjointe du service des communications. « Il faut savoir que les calendriers scolaires avaient déjà été adoptés lorsque les élections ont été annoncées, ne permettant donc pas à toutes nos écoles de placer une journée pédagogique à ce moment. »

« Débrouillardise » nécessaire

Comment assurer la sécurité des élèves et du personnel dans les écoles qui seront ouvertes ?

« Un contrôle rigoureux des accès sera effectué et nous veillerons à ce qu’il n’y ait pas de contact entre les électeurs et les élèves ou membres du personnel », indique Mme Goyette du CSSDL.

« Mais pour certaines écoles, ça va demander de la débrouillardise, surtout les écoles primaires », reconnaît Alain Perron, du CSSDM.

Au secondaire, le gymnase est souvent à part. Les gens entrent par une porte de côté, ça va bien. Dans les écoles primaires, le gymnase ou la salle polyvalente sert aussi pour les dîners. À ce moment-là, les enfants devront dîner en classe. C’est une logistique dont certaines directions d’école se seraient passées.

Alain Perron, porte-parole du CSSDM

Le CSSDM prévoit en outre de retenir les services d’un agent de sécurité et d’un concierge dans les écoles où des bureaux de vote seront installés. La facture sera ensuite envoyée à Élections Canada qui verse déjà de l’argent aux établissements en fonction de la superficie des locaux occupés.

Au CSSMB, un grand ménage sera effectué après le départ d’Élections Canada. « Des membres de notre personnel seront responsables de désinfecter tous les espaces qui auront été réservés au scrutin, [y compris les toilettes] réservées à cet effet », détaille Annie Bourassa.

Les directions d’école avaient le choix, dit Élections Canada

Élections Canada assure que les directions d’école avaient le loisir de refuser de louer des espaces pour la tenue du scrutin.

« Au Québec, on a laissé libres les centres de services scolaires d’accepter, oui ou non, qu’il y ait des bureaux de vote dans leurs écoles, note le porte-parole Pierre Pilon. De ce que j’en sais, la grande majorité continue de collaborer. On a à peu près trouvé tout ce dont on a besoin. »

Une série de mesures sanitaires, dont le port du masque, la distanciation physique, l’utilisation de barrières physiques et le nettoyage fréquent des surfaces, ont été prévues dans le contexte de la COVID-19.

Les électeurs pourront apporter leur propre stylo pour marquer leur bulletin de vote s’ils le désirent, mais des crayons à usage unique seront fournis. « Compte tenu de l’échéancier de l’élection, des besoins en matière de recrutement et des défis logistiques, Élections Canada n’obligera pas les travailleurs électoraux à être vaccinés », peut-on lire sur le site d’Élections Canada.

En tout, il y aura 14 438 bureaux de vote au pays, le 20 septembre, dont plus de 3000 au Québec.