À Montréal, la Cour supérieure autorise une mère à faire vacciner son enfant de 12 ans contre la COVID-19, malgré l’opposition du père.

« Le père n’a pas convaincu la Cour du sérieux de ses allégations et inquiétudes », écrit la juge Aline U. K. Quach dans sa décision rendue à Montréal lundi.

Selon le résumé des faits présenté dans le jugement rédigé en anglais, la mère a demandé que son fils de 12 ans soit vacciné le plus rapidement possible puisqu’il entrait à l’école secondaire la semaine suivante.

Le père a refusé, « alléguant que son fils avait déjà des anticorps » parce que « sa mère lui avait transmis le virus après avoir été vaccinée ». Selon lui, « le vaccin pourrait causer des effets secondaires majeurs […], car l’enfant est en surpoids ». Le père craignait aussi que son fils, qui était très allergique à la pénicilline et à des antibiotiques quand il était plus jeune, ait une réaction allergique.

La mère a répliqué que son fils était désormais exempt d’allergies et qu’il avait pris de la pénicilline sans avoir de réaction. Elle a aussi précisé qu’elle n’avait jamais été malade de la COVID-19.

Le père a « échoué à prouver que la santé de l’enfant est à risque et l’empêche de recevoir le vaccin », a estimé la juge Quach.

La juge a plutôt tenu compte de l’opinion du pédiatre de l’enfant, qui n’avait pas déconseillé de le vacciner, et de l’avis de la Santé publique du Québec, qui recommande la vaccination des 12 à 17 ans. Ce faisant, elle a autorisé la mère à permettre que l’enfant reçoive deux doses de vaccin contre la COVID-19, et ce, sans l’autorisation ni la présence du père.

L’enfant voulait être vacciné pour participer à ses activités

En vertu du droit de la famille, ni l’enfant ni ses parents ne sont nommés dans cette décision rendue dans le district de Montréal.

La juge a également ordonné aux parents de ne pas discuter du litige avec leur fils ou en sa présence.

L’avocat de l’enfant, qui s’est exprimé au nom de son client, a toutefois signalé que celui-ci voulait être vacciné afin de pouvoir participer à des activités, comme le football, et pour pouvoir voir ses grands-parents de façon sécuritaire. « Il a aussi indiqué que le père lui a dit de “le faire s’il le désirait” », relate la juge dans sa décision.

Bien que le désir de l’enfant ne puisse être ici considéré comme décisif puisqu’un mineur doit être âgé d’au moins 14 ans pour consentir seul à des soins, « la Cour note que le souhait de l’enfant est sérieux et bien raisonné », écrit la juge Quach.