Aux premiers jours de la rentrée scolaire, Québec déploie des tests rapides de dépistage de la COVID-19 dans quatre quartiers « chauds » de la région métropolitaine, soit Montréal-Nord, Saint-Michel et Parc-Extension, à Montréal, ainsi que Chomedey, à Laval.

Selon des informations obtenues par La Presse qui ont été transmises par le gouvernement au cours des derniers jours à des intervenants du réseau scolaire, ces quartiers ont été ciblés par la Santé publique comme étant « prioritaires » pour recevoir des tests rapides. Des directions d’école ont aussi reçu l’information qu’elles pourraient recevoir en moyenne 25 tests rapides par jour et qu’une formation par tutoriel vidéo serait offerte au personnel ciblé pour faire passer ces tests.

Dans tous les cas, comme le gouvernement l’a indiqué plus tôt ce mois-ci, les parents devront d’abord donner leur autorisation avant qu’un test rapide soit fait sur leur enfant. Des écoles attendent impatiemment la réception d’un formulaire de consentement qu’elles souhaitent valide pour une longue période, afin d’éviter de devoir constamment appeler un parent avant de faire un test.

PHOTO AXEL SCHMIDT, ARCHIVES REUTERS

Un élève d’une école primaire de Berlin effectue un test rapide de dépistage de la COVID-19.

« Le déploiement et la livraison [des tests rapides] sont en cours. Ces écoles, priorisées par la Santé publique, font partie de notre première phase de déploiement », a confirmé à La Presse le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé.

« Nous allons cibler les régions où le taux de contamination est plus haut et dans les écoles où le taux de vaccination est plus bas, notamment. […] Le nombre de tests disponibles n’est pas un problème. Nous en avons plus de 1,7 million. Personne ne va manquer de tests rapides dans le réseau », a-t-on ajouté.

Réduire les fermetures de classes

En déployant des tests rapides dans certaines écoles, Québec souhaite tester rapidement les élèves symptomatiques et prévenir les éclosions qui mènent à des fermetures de classes. Il n’est pas prévu pour l’instant de déployer ces tests dans l’ensemble des écoles de la province.

Le président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE), Nicolas Prévost, salue cette première phase du déploiement des tests rapides.

Si ça peut éviter la fermeture de classes, c’est une très bonne nouvelle.

Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement

La professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal Roxane Borgès Da Silva plaide pour sa part pour que des tests soient effectués de façon aléatoire, afin de dépister les enfants qui sont asymptomatiques, mais contagieux.

Selon la chercheuse, la contamination avec le variant Delta de la COVID-19 se fait également lors de la période présymptomatique. « Et quand les symptômes sont sortis, on a eu le temps de contaminer toute la place », dit-elle.

Qui fait passer les tests ?

Le président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Sylvain Mallette, est favorable à l’idée d’implanter des tests aléatoires dans les écoles. « Ça pourrait permettre d’éviter de basculer dans des ruptures de services éducatifs », alors que des éclosions mènent à des fermetures de classes.

Selon M. Mallette, le protocole d’utilisation des tests rapides aurait dû être annoncé dès le mois de juin. Il déplore que Québec bouscule son déploiement alors que la rentrée scolaire est en cours.

Le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras, déplore aussi que l’information soit communiquée tardivement aux écoles. Il demande que le personnel scolaire qui fera passer les tests rapides soit choisi sur une base volontaire. « Il ne faut pas que le volontariat se transforme en quelque chose d’obligatoire si les gens ne lèvent pas la main, parce qu’ils sont déjà débordés avec d’autres tâches », estime-t-il.

« Les profs en ont déjà gros sur le dos. J’aime mieux qu’ils enseignent aux enfants qu’ils prennent du temps pour faire les tests », affirme également Kévin Roy, président de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ), qui accueille positivement le déploiement des tests rapides dans les écoles.