(Québec) Le gouvernement Legault veut rendre les enfants de 11 ans qui auront 12 ans d’ici le 31 décembre admissibles à la vaccination. À la veille de la rentrée scolaire, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a demandé à la Santé publique de produire un avis sur la question.

Alors que les enfants regagneront les bancs d’école la semaine prochaine, Québec aimerait élargir la vaccination aux jeunes qui auront 12 ans d’ici la fin de l’année. En ce moment, le vaccin Pfizer est offert aux 12 ans et plus. Un jeune qui aura 12 ans en novembre, par exemple, ne peut être immunisé dès maintenant.

L’Ontario a annoncé mardi que, désormais, « tous les enfants qui auront 12 ans avant la fin de 2021 seront admissibles à recevoir leur première dose du vaccin ». La province a dit avoir « étroitement surveillé les données de l’Alberta et de la Colombie-Britannique lors de la prise de cette décision ».

« Ces provinces ont offert le vaccin Pfizer aux jeunes nés en 2009 pendant plusieurs mois sans qu’aucun risque ait été identifié », écrivent les autorités ontariennes de santé publique.

« Je crois que c’est brillant, ce que [l’Ontario] a fait », a déclaré le ministre Christian Dubé, jeudi, en marge d’une annonce sur la rénovation de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal.

J’ai demandé au Dr [Horacio] Arruda si nous sommes capables d’avoir une opinion de la Santé publique là-dessus.

Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Le manufacturier Pfizer demande d’administrer le vaccin aux jeunes âgés de 12 ans et plus en fonction de la date d’anniversaire, et non de l’année de naissance. L’Ontario a pris sa propre décision à la suite d’un avis de la Santé publique locale, a expliqué Christian Dubé.

Il a communiqué cette semaine avec le cabinet de Doug Ford pour mieux comprendre, a-t-il dit.

« Je veux être prudent », a tenu à souligner M. Dubé, qui espère avoir une réponse des équipes du DArruda « dans les semaines à venir ».

« Ce n’est pas jouer trop dangereusement »

Le virologue Benoit Barbeau, professeur au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal, estime que devancer la vaccination des enfants qui auront 12 ans dans quelques mois à peine, ce « n’est pas jouer trop dangereusement ».

« C’est difficile de voir comment ça pourrait mal tourner, mais comme pour n’importe quoi, il fallait tracer une limite. Autant commencer la vaccination de ceux qui auront bientôt 12 ans et se donner une avance », a expliqué le virologue, soulignant qu’on assiste à la quatrième vague et qu’une hausse des contacts est à prévoir avec la rentrée scolaire.

« Nous avons aussi des doses en quantité suffisante », a ajouté M. Barbeau.

En date du 20 août, 62 % des 12 à 17 ans étaient pleinement vaccinés et 85 % avaient reçu une première dose de vaccin.

Bilan de la COVID-19 en hausse

Vendredi, la province a rapporté 527 nouveaux cas. Les hospitalisations ont diminué à 87, soit quatre de moins que la veille, mais le nombre de personnes aux soins intensifs a augmenté de trois, pour un total de 30. On dénombre 2 morts supplémentaires, ce qui porte à 11 279 le nombre de Québécois ayant succombé à la COVID-19. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a annoncé sur Twitter que 75 % des 12 ans et plus étaient pleinement vaccinés. Avec les données récentes, le total des doses administrées au Québec s’élevait à 11 985 074. « Il faut continuer d’aller chercher sa deuxième dose pour atteindre 85 % » et plus, a-t-il écrit. À l’échelle nationale, la Santé publique du Canada constate une hausse de 38 % des cas et une hausse de 22 % des hospitalisations par rapport à la semaine dernière.

Florence Morin-Martel, La Presse

Commission parlementaire sur la vaccination obligatoire des travailleurs de la santé

Les consultations et les auditions publiques concernant la vaccination obligatoire du personnel de la santé contre le coronavirus se dérouleront les 26 et 27 août prochains. Les soignants étant en contact prolongé avec des patients devront être adéquatement vaccinés. La commission de la santé et des services sociaux étudiera également « d’autres catégories de travailleurs qui sont en contact prolongé avec les citoyens », peut-on lire sur le site web de l’Assemblée nationale.

Coralie Laplante, La Presse