(Québec) Les travailleurs de la santé doivent se poser en modèles à suivre, en se faisant vacciner contre la COVID-19 et ainsi amener les récalcitrants à faire de même, plaide le premier ministre François Legault.

Il estime que le personnel du réseau de la santé est le mieux placé pour comprendre la valeur du vaccin afin de combattre la quatrième vague de la pandémie.

« Il faut faire passer la sécurité des Québécois avant toute chose », a-t-il commenté, lors d’une brève mêlée de presse mercredi matin, en marge de la tenue de la séance hebdomadaire du conseil des ministres, la première depuis longtemps à rassembler les membres du conseil exécutif en personne.

M. Legault a fait ces commentaires dans le but de contrer à l’avance les arguments de ceux qui voudraient s’opposer à la vaccination obligatoire du personnel de la santé, décrétée la veille.

Mardi, Québec a annoncé que toutes les personnes appelées à prodiguer des soins et en contact direct avec des malades pendant plus de 15 minutes devront avoir reçu une première dose de vaccin avant le 1er septembre et une seconde avant le 1er octobre.

Cela inclut le personnel du secteur public et du secteur privé, de même que les médecins, les ambulanciers et le personnel des centres d’hébergement privés pour personnes âgées, notamment. La liste exhaustive est à venir.

On estime que dans le secteur public seulement, au moins 50 000 personnes oeuvrant dans le réseau de la santé ne sont toujours pas vaccinées, augmentant le risque d’exposer éventuellement leurs patients au virus.

Le gouvernement est en discussion avec les partis d’opposition en vue de tenir une commission parlementaire sur le sujet la semaine prochaine, pour examiner la question sous tous ses angles. La liste des invités n’est pas encore connue, mais elle va inclure les syndicats et divers experts.

Le sujet est délicat puisqu’il touche à l’intégrité physique des gens et remet en question le droit au travail.

« S’il y en a qui devraient bien comprendre l’importance d’être doublement vacciné, ce sont les employés de la santé », a commenté M. Legault.

« Ils doivent aussi être des modèles pour convaincre le 15 % des Québécois qui n’ont pas encore été chercher leur première dose », a-t-il ajouté.

Jusqu’à maintenant, le décret de la vaccination obligatoire a été plutôt bien accueilli par le milieu de la santé, dont le Collège des médecins et la Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ). La FIQ, qui regroupe les infirmières, n’a pas approuvé explicitement la mesure mais ne s’y est pas opposée non plus, affirmant qu’elle recommandait fortement la vaccination à ses membres et privilégiait la sensibilisation.