(Ottawa) Le gouvernement fédéral imposera la vaccination contre la COVID-19 à tous ses fonctionnaires.

Dominic LeBlanc, président du Conseil privé et ministre des Affaires intergouvernementales, dit qu’il s’attend également à ce que les industries sous juridiction fédérale, ainsi que les sociétés d’État et les agences fédérales, fassent de même dans les plus brefs délais.

« Étant le plus important employeur au pays, le gouvernement du Canada veut faire de sa part pour protéger les fonctionnaires et leurs communautés où ils vivent au Canada et ça aussi partout dans le monde », a déclaré M. LeBlanc lors d’une conférence de presse virtuelle, vendredi, en compagnie du ministre des Transports et de la secrétaire parlementaire de la ministre de la Santé.

« Il s’agit aussi d’encourager fortement les autres en exerçant un leadership évident fédéral dans les secteurs que nous réglementons. Tous ces efforts visent à aider le Canada à atteindre la couverture vaccinale dont nous avons besoin pour ouvrir l’économie, pour la garder ouverte et pour protéger les millions de personnes non vaccinées qui sont vulnérables aux infections », a-t-il ajouté.

Le gouvernement fédéral va également mandater par règlement la vaccination obligatoire dans certains secteurs des transports. Le ministre des Transports, Omar Alghabra, a dit que les employés des secteurs du transport aérien, ferroviaire et maritime sous réglementation fédérale ainsi que certains voyageurs devront s’y conformer au plus tard à la fin du mois d’octobre.

L’exigence de vaccination s’étendra donc à tous les voyageurs de vols commerciaux, de passagers de trains interprovinciaux et les passagers des grands navires avec hébergement pour la nuit, comme les navires de croisière.

« Aujourd’hui, nous envoyons un signal à l’industrie, aux employés fédéraux que nous voulons le faire aussi rapidement que possible », a-t-il noté en réponse à une journaliste qui lui demandait pourquoi il fallait attendre à la fin du mois d’octobre pour la mise en place des mesures. « L’échéance de la fin du mois d’octobre est la date limite pour qu’on y parvienne », a-t-il ajouté.

Il y a près d’un demi-million de personnes qui travaillent directement pour le gouvernement fédéral, une société d’État, les Forces armées canadiennes ou la Gendarmerie royale du Canada. Et près d’un million de personnes supplémentaires travaillent dans des industries sous réglementation fédérale, comme les banques et les compagnies aériennes.

La semaine dernière, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré qu’il avait demandé à la greffière du Conseil privé – responsable de la fonction publique fédérale – de se pencher sur la possibilité d’obliger la vaccination obligatoire dans la fonction publique et dans certaines industries sous réglementation fédérale.

Ses conclusions ont été présentées il y a « quelques jours » et le premier ministre a finalement tranché mercredi, a dit M. LeBlanc.

« La prochaine étape consiste à mobiliser nos principaux intervenants, notamment les syndicats, les agents négociateurs avec lesquels nous avons travaillé en étroite collaboration tout au long de la pandémie. Nous collaborons avec eux et d’autres partenaires de la famille fédérale pour mettre au point les détails de cette robuste approche fédérale en matière de vaccination », a-t-il ajouté.

Le gouvernement fédéral aura à étudier comment cette exigence de vaccination pourra être mise en œuvre, au moyen d’une preuve de vaccination, par exemple.

Et si les fonctionnaires ou autres personnes concernées refusent de se faire vacciner ? Là-dessus, les ministres fédéraux dépêchés pour l’annonce n’avaient pas de réponse claire à offrir, sauf de référer ces cas à la pièce aux supérieurs de ces employés.

« Nous ne nous concentrons pas sur ces questions », a rétorqué M. LeBlanc à une journaliste.

« Nous travaillons afin de nous assurer qu’une preuve de vaccination est offerte aux fonctionnaires qui ont été vaccinés, que nous travaillons avec les syndicats, les agents de négociation et autres. Mais les gestionnaires de la fonction publique seront aussi en position de gérer ces cas d’employés qui décident de ne pas respecter cette exigence obligatoire », a-t-il poursuivi.

Des mesures seront mises en place pour les individus qui ne pourraient pas se faire vacciner pour des raisons médicales, a précisé M. LeBlanc.

Près de 82 % des Canadiens de 12 ans et plus ont eu au moins une dose du vaccin, alors que 70 % ont été pleinement vaccinés.