Une excellente protection dès la première dose, une forte baisse des hospitalisations et une immunité qui perdure, même avec les variants. Ce sont les résultats encourageants obtenus dans une nouvelle étude québécoise sur les vaccins contre la COVID-19 chez les travailleurs de la santé.

La nouvelle étude de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), rendue publique lundi, a démontré qu’une seule dose du vaccin de Pfizer ou de Moderna est associée à une réduction des trois quarts du risque de contracter la COVID-19 chez les travailleurs de la santé et à une réduction de plus de 95 % du risque d’hospitalisation.

« Les résultats se comparent très bien avec les études de phase clinique 3, ce qui est très rassurant », affirme Benoit Barbeau, virologue et professeur au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Les spécialistes soutiennent que l’efficacité vaccinale pourrait en réalité être encore plus élevée. « Les personnes qui ont été vaccinées étaient les gens qui donnaient des soins directs aux patients, qui étaient à l’urgence et dans les unités COVID-19. Leur risque d’attraper le virus était donc plus élevé », indique le DGaston De Serres, épidémiologiste à l’INSPQ.

Diminution des hospitalisations

Les résultats de l’étude, basée sur plus de 280 000 travailleurs de la santé, ont démontré une efficacité vaccinale contre l’hospitalisation de 97,9 % après une seule dose. Aucun n’a été hospitalisé après la deuxième dose. « Ce que ça nous montre, c’est que la protection avec une seule dose est excellente », affirme le DDe Serres.

Selon M. Barbeau, la majorité des individus infectés et vaccinés ont sûrement bénéficié des bienfaits des vaccins, leur donnant des symptômes moins graves. « Étant donné que très peu d’individus infectés ont nécessité une hospitalisation à la suite de l’infection, certains des cas rapportés comme symptomatiques auraient probablement été sévères si non vaccinés », estime-t-il.

Une efficacité qui perdure

Jusqu’à présent, la durée de la protection conférée par la première dose n’était pas connue. « Dans l’étude de Pfizer, on donnait la deuxième dose 21 jours plus tard. On voulait connaître la durée de la protection à plus long terme », indique le DDe Serres.

Les résultats de l’étude se sont avérés encourageants : l’efficacité vaccinale contre la COVID-19 reste relativement stable durant la période entre 2 et 16 semaines après la première dose.

La protection contre l’infection symptomatique après une seule dose semble perdurer pendant les quatre premiers mois. La stratégie de maximiser l’administration des premières doses au plus grand nombre de personnes était donc bien fondée.

Benoit Barbeau, virologue et professeur au département des sciences biologiques de l’UQAM

Rappelons que le ministère de la Santé et des Services sociaux avait décidé, le 3 mars dernier, de fixer l’intervalle entre les doses à 16 semaines, afin de vacciner le plus grand nombre de personnes avec une dose.

L’importance de la deuxième dose

L’efficacité vaccinale contre la COVID-19 était environ 15 % plus faible pour les variants préoccupants que pour tous les autres SRAS-CoV-2, mais ne semblait pas diminuer avec le temps.

Cette diminution est basée uniquement sur les individus ayant été vaccinés avec une seule dose. « Or, on sait que la deuxième dose rétablit une meilleure protection, incluant celle qui prévient des infections par les variants préoccupants. Ainsi, les vaccins actuels demeurent efficaces contre les variants Alpha, Delta et autres », explique M. Barbeau.

Le professeur espère que le plus de personnes possible iront chercher leur deuxième dose. « Le meilleur gage de succès est de fournir une protection vaccinale complète au plus grand nombre de Québécois et de Canadiens, et on ne peut qu’espérer que ce nombre sera au-delà de 75 % », conclut-il.