De nombreux Québécois se sont butés jeudi à de nouveaux problèmes techniques sur la plateforme de Clic Santé en tentant de devancer leur rendez-vous pour la deuxième dose. Le gouvernement Legault assure qu’il est au fait de cette situation et confirme que des correctifs seront apportés dans les prochains jours.

« On a construit, grâce à Clic Santé, un site qui jusqu’à maintenant a performé de façon remarquable. L’enjeu qu’on a eu il y a un mois, qui était une bonne nouvelle, mais qui nous cause des soucis depuis une semaine, c’est de transférer trois millions de rendez-vous qui étaient avec un délai de 16 semaines », a expliqué jeudi le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. Depuis le 3 juin, l’intervalle entre les deux doses est de 8 semaines.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec

L’élu a offert une longue explication sur les problèmes techniques que connaissent certains usagers sur la plateforme, par exemple lorsque s’affichent des messages d’erreur lorsqu’ils tentent de devancer leur deuxième dose ou tout simplement de prendre rendez-vous pour se faire vacciner.

« Le portail qu’on a lancé [mercredi] permet à la population d’aller s’assurer que l’information sur eux est exacte pour qu’ils puissent faire leur changement. On n’avait pas été capables de le faire jusqu’à maintenant, parce qu’on avait un choix », a résumé M. Dubé.

Ce choix, dit le ministre, reposait essentiellement sur le fait que le gouvernement « envoyait parfois une information qu’on pensait être correcte à quelqu’un, alors qu’on était dans des informations privées ». « On a décidé que c’était mieux de ne pas prendre ce risque et de demander aux gens de venir sur place quand on n’est pas capables d’avoir un algorithme qui regarde cinq ou six données, dont le numéro de téléphone, le courriel, la carte d’assurance maladie. »

On est dans un enjeu de logistique qu’on est en train de clarifier. J’ai l’impression que d’ici quelques jours, ça va être réglé.

Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Il a offert au passage ses excuses aux Québécois pour les inconvénients. Ces « petites souffrances logistiques », a rappelé l’élu, servent toutefois un « grand but », celui d’« accélérer la vaccination ». Une fois les enjeux réglés, Québec pourra être en mesure d’avoir une information très précise et sera ainsi « capable d’être en interaction » avec les usagers, soutient le ministre. « C’est pour ça qu’on aime mieux prendre un peu plus de temps, et bien corriger notre portail », a-t-il dit.

« Quand vous mêlez trois vaccins, la logistique avec des pharmacies, des entreprises privées, […] Clic Santé a beau avoir travaillé jour et nuit, il y a des enjeux », a-t-il aussi plaidé.

Pas d’inquiétudes pour Pfizer

Mercredi soir, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) annonçait que le Québec recevrait 600 000 doses de vaccins Pfizer de moins que prévu dans les semaines du 5 et du 12 juillet. Si elle demande certaines adaptations, la situation n’est pas inquiétante, a toutefois estimé Christian Dubé.

« On va avoir la même livraison totale, mais plus vers la fin juillet, [plutôt] qu’une bonne répartition entre chacune des semaines de juillet. J’aurais été plus inquiet si on [avait manqué] de vaccins et qu’on [n’aurait pas pu] respecter notre échéancier du 31 août », a-t-il dit, promettant que ce ne serait pas le cas.

Reste que la province sera contrainte d’« accélérer moins de rendez-vous dans les deux premières semaines de juillet », a reconnu l’élu, ajoutant toutefois qu’« à la fin du processus, on va être quand même capables de respecter notre cible ». « Il faut s’ajuster, mais je vous dirais : ça fait un an et demi qu’on s’ajuste. »

Par ailleurs, « il n’y aura pas de rendez-vous additionnels qui pourront être pris au cours des deux premières semaines du mois de juillet au Québec ». Tous les rendez-vous déjà pris ou devancés jusqu’à maintenant seront toutefois honorés. L’opération de devancement de l’administration des deuxièmes doses ne sera pas non plus affectée, selon le MSSS.