(Ottawa) Le major-général Dany Fortin conteste son éjection de son poste de responsable de la campagne de la vaccination, accusant au passage le gouvernement d’ingérence dans le processus.

Dans des documents déposés lundi devant la Cour fédérale, ses avocats arguent que la décision de l’évincer était déraisonnable, car elle n’était pas justifiée, que le major-général Fortin a été privé d’équité procédurale, et qu’il y a eu ingérence politique inappropriée de la part du fédéral dans la chaîne de commandement.

On y soutient aussi que la réputation de celui qui pilotait la campagne de vaccination a été entachée par le gouvernement, dont le ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, la ministre de la Santé, Patty Hajdu, ainsi que le premier ministre Justin Trudeau.

Le major-général Fortin a quitté son poste de vice-président de la logistique et des opérations de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) le 14 mai dernier. L’annonce de son départ tenait sur trois petites lignes ; on y disait seulement qu’il se retirait « en attendant les résultats d’une enquête militaire ».

Peu après, le bureau du ministre Sajjan avait déclaré que ce dernier s’était « engagé à travailler pour bâtir une véritable culture d’inclusion au sein des Forces armées canadiennes et du ministère de la Défense nationale, où chacun est traité avec dignité et respect ».

Ces deux déclarations mises ensemble permettaient de « présumer facilement » qu’il y avait eu conduite inappropriée de nature sexuelle, écrivent ses avocats dans la demande de contrôle judiciaire. Ils réclament qu’une audience ait lieu dans les plus brefs délais compte tenu des dommages causés à la réputation de leur client.

Le principal intéressé a nié une allégation dont il fait l’objet, et a été pris de court en apprenant de la bouche d’une journaliste de CTV News la nature de l’allégation. Le média a fait état d’une allégation remontant à 1989. L’élève-officier Fortin se serait « exhibé » devant une femme au Collège royal militaire de Saint-Jean.

Son dossier a néanmoins été transféré au directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

Il y a environ un mois, la porte-parole du DPCP, MAudrey Roy-Cloutier, expliquait que « comme pour tout autre dossier soumis à notre attention par les services policiers, nous allons procéder à une analyse rigoureuse de la preuve afin de déterminer si des accusations seront portées ».

Il n’y avait rien de nouveau à signaler de ce côté au moment de publier ces lignes, lundi soir.