Des milliers de personnes ont manifesté samedi à Montréal pour protester contre une série de mesures pandémiques, dont le renouvellement de l’urgence sanitaire et le port du masque obligatoire. Depuis les bureaux de Santé Canada au complexe Guy-Favreau, la foule compte devait se rendre jusqu’au parc Jarry, dans Villeray.

Appelée « mon corps, mon choix », cette nouvelle manifestation contre les règles sanitaires, qui se veut pacifique, a été organisée par Mel Goyer, une figure bien connue du milieu complotiste québécois, au courant des derniers jours. « Les mesures n’ont rien à voir avec le virus ! Ça prend quoi pour lever l’état d’urgence ? Des résurrections ? », a lancé la principale intéressée sur Facebook, peu avant l’évènement.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

L’organisatrice de la marche, Mel Goyer

Au-delà des mesures sanitaires en place, les manifestants condamnent « le manque de transparence du gouvernement », la fermeture jugée inutile des commerces et « l’absence de débat public » sur la pandémie de COVID-19. Sur sa page Facebook, Mel Goyer a notamment soutenu samedi que l’état d’urgence « permet à Santé Canada d’autoriser la vente du vaccin, qui ne serait pas permise en temps normal », laissant entendre que les chiffres actuels ne justifient pas cet état d’urgence.

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Au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), le porte-parole Emmanuel Anglade a soutenu en milieu d’après-midi qu’aucun débordement n’est survenu jusqu’ici, et que la marche se déroulait dans le calme. Des dizaines de voitures ainsi que de patrouilleurs ont été déployés sur les lieux de la manifestation, par mesure de sécurité.

« La marche progresse vers le Nord. Notre mandat aujourd’hui, c’est vraiment d’assurer la sécurité des citoyens, des policiers et des marcheurs », a dit M. Anglade, en disant s’attendre à une manifestation plutôt pacifique pour la suite des choses.

Au terme de la manifestation, le SPVM rapportait « quelques actes criminels » qui sont présentement sous enquête, dont des agressions armées et des voies de fait. À un certain moment, les policiers ont eu recours à du poivre de Cayenne pour disperser des manifestants « hostiles » qui les avaient entourés, alors qu’ils portaient assistance à une mère et son enfant. Un constat d’infraction en lien avec les mesures sanitaires a également été remis. La manifestation s’est somme toute « bien passée », indique l’agente Véronique Comtois.

Début mai, la manifestation contre les mesures sanitaires qui s’était tenue devant le stade olympique avait été vivement dénoncée vendredi par des élus à Québec et à Ottawa, entre autres par les premiers ministres François Legault et Justin Trudeau. Des rendez-vous de vaccination avaient aussi dû être « condensés », ce qui avait soulevé l’indignation d’une bonne partie de la population.

Quelques jours auparavant, l’Assemblée nationale avait adopté à l’unanimité une motion en appelant « au sens des responsabilités » de tous et demandant que « le droit de manifester ne s’exerce pas à l’encontre du droit à la santé et la sécurité du personnel soignant et des usagers et usagères des centres de vaccination ».

Avec Léa Carrier, La Presse