En attendant la conclusion des études en cours, le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) recommande de recevoir deux fois le même vaccin contre la COVID-19 « dans la mesure [du] possible ».

« Une surveillance active sur l’efficacité réelle et l’innocuité d’un calendrier mixte [c’est-à-dire le mélange de deux vaccins] est importante et ces recommandations pourraient changer au fur et à mesure que des données probantes sont disponibles », a précisé le CNNI.

Pour l’heure, le Comité recommande l’administration de la deuxième dose avec le même vaccin ou un vaccin de type similaire. Par exemple, il serait possible de compléter une série ayant commencé par un vaccin à ARNm [comme Pfizer] par un autre vaccin à ARNm.

« À l’heure actuelle, il n’y a aucune raison de croire que le fait de compléter la série de vaccins à ARNm avec un autre produit vaccinal à ARNm autorisé entraînerait des problèmes d’innocuité supplémentaires ou une protection insuffisante », poursuit le Conseil.

Ainsi, le CCNI suggère de prendre Moderna à la place de Pfizer-BioNTech, ou vice-versa.

« Ce n’est pas une recommandation contre, c’est juste une absence de recommandation : différent », a insisté Caroline Quach-Thanh, pédiatre microbiologiste-infectiologue au CHU Sainte-Justine.

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Caroline Quach-Tranh

Pour ce qui est des vaccins à vecteur viral, comme ceux d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson, il est aussi trop tôt pour conclure à quelque chose. « Aucune donnée sur l’interchangeabilité des vaccins à vecteur viral contre la COVID-19 n’existe […] Dans le cas où une personne reçoit une dose du vaccin d’AstraZeneca et n’est pas en mesure de recevoir le vaccin d’AstraZeneca pour la seconde dose, une dose du vaccin Janssen (si disponible) peut être utilisée comme seconde dose pour compléter la série de vaccins », affirme le CCNI.

Le virologue et professeur à l’UQAM Benoit Barbeau est lui aussi d’avis que les études sont actuellement insuffisantes pour que le CNNI puisse statuer sur le mélange de formations vaccinales, mais ça ne saurait tarder.

Une première étude britannique publiée au début du mois révélait que la séquence AstraZeneca-Pfizer produit des effets secondaires initiaux plus forts, mais qu’elle fonctionne tout aussi bien. Des données supplémentaires sont attendues d’ici quelques semaines.

Jeudi, Ottawa avait également annoncé l’ouverture d’une étude nationale qui examinera les effets liés à la combinaison des vaccins contre la COVID-19 approuvés chez les adultes. Les chercheurs se pencheront sur la sécurité et l’efficacité de l’utilisation de deux vaccins différents pour la première et la deuxième dose.

Rappelons que l’idée derrière le calendrier mixte est d’offrir une plus grande souplesse dans le déploiement de la campagne de vaccination et de prévenir toute perturbation à l’approvisionnement.

Avec La Presse Canadienne