(Copenhague) Les vaccins actuellement disponibles et approuvés fonctionnent jusqu’à présent contre tous les variants préoccupants de la COVID-19, a assuré jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), tout en appelant à continuer à agir avec « prudence » face au virus.

« Tous les variants du virus de la COVID-19 qui sont apparus jusqu’à présent répondent aux vaccins disponibles et approuvés » par l’OMS, a souligné Hans Kluge, le directeur de l’OMS Europe, au cours d’une conférence de presse en ligne.

Interrogée sur l’efficacité du vaccin d’AstraZeneca sur le variant B.1351, identifié pour la première fois en Afrique du Sud, l’OMS estime que la vaccination avec ce sérum réduit les formes graves de COVID-19.

En février, l’Afrique du Sud a suspendu le déploiement du vaccin d’AstraZeneca après qu’une étude a montré que le vaccin mis au point par le laboratoire suédo-britannique pourrait être inefficace contre les formes légères et modérées du variant en question.

« Bien qu’une confirmation dans des études de plus grande envergure soit nécessaire », l’AstraZeneca réduira toujours le nombre des hospitalisations et les morts liées au variant sud-africain, a déclaré jeudi l’OMS dans un courriel envoyé à l’AFP.

« La pandémie n’est pas terminée »

Si en Europe la situation sanitaire s’améliore, les voyages internationaux doivent toujours être évités « face à une menace persistante et à de nouvelles incertitudes », a prévenu Hans Kluge, notamment celles que fait peser le variant préoccupant d’abord décelé en Inde, mais identifié dans la moitié de la cinquantaine de pays du continent.

« C’est une menace incertaine », a souligné Catherine Smallwood, chargée des situations d’urgence à l’OMS Europe. « La pandémie n’est pas terminée ».

Phénomène courant et en majeure partie bénin, les variants peuvent devenir dangereux « s’ils modifient le comportement du virus », a relevé l’OMS dans une note parue sur son site.  

« Nous devons surveiller de près ces évolutions, en suivant la progression des variants au sein des populations et en prenant les mesures les plus appropriées pour les contenir et les contrôler. C’est la clé pour éviter qu’ils ne deviennent incontrôlables », a écrit l’organisation, prévenant que des mesures locales de confinement pouvaient être à l’ordre du jour en cas de forte récurrence.

Selon les données de l’OMS, dans l’ensemble de la région qui couvre une partie de l’Asie centrale, le nombre des nouveaux cas de COVID-19 a chuté de 60 % sur un mois, passant de 1,7 million mi-avril à 685 000 la semaine dernière.

« Nous allons dans la bonne direction, mais nous devons rester vigilants […] L’augmentation de la mobilité, des interactions physiques et des rassemblements peut entraîner une augmentation de la transmission en Europe », a insisté le directeur régional, soulignant que les voyages essentiels étaient maintenus.  

En outre, l’assouplissement des mesures sociales doit aller de pair avec la hausse des efforts en matière de dépistage, de traçage, de séquençage et de vaccination.

« Il n’y a pas de risque zéro », a dit M. Kluge. « Les vaccins sont peut-être une lumière au bout du tunnel, mais nous ne pouvons pas nous laisser aveugler par cette lumière ».

Dans l’Union européenne, 33,1 % de la population a reçu au moins une dose de vaccin, selon un comptage réalisé par l’AFP, et 13,7 % sont entièrement vaccinés.