Les cas de COVID-19 augmentent parmi les travailleurs étrangers temporaires (TET) du secteur agricole, une situation jugée « préoccupante » par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

« On observe une hausse importante du nombre de cas confirmés de TET », signale l’INSPQ dans son plus récent rapport hebdomadaires sur les éclosions en milieu de travail.

Les entreprises qui emploient ces TET infectés sont presque toutes agricoles. Sur les 66 TET diagnostiqués durant la première semaine de mai, 28 étaient en quarantaine chez six producteurs de fruits et légumes, et 38 avaient commencé à travailler dans deux entreprises agricoles (fruits et légumes et culture en serre), ainsi que dans un abattoir.

« La hausse du nombre de milieux en éclosion dans le secteur agricole est préoccupante », écrit l’INSPQ. « Ces travailleurs sont plus vulnérables en raison des situations (travail et hébergement) dans lesquelles ils sont impliqués. »

Les éclosions dans les milieux de TET font donc l’objet d’une « attention plus grande », indique Richard Martin, conseiller scientifique à l’INSPQ. « Il y a des interventions qui sont faites avec les propriétaires de fermes, les entreprises qui font venir ces gens-là », mentionne-t-il.

Les normes de logement des TET, qui vivent à plusieurs et dorment souvent sur des lits superposés, ont été établies par le gouvernement fédéral bien avant la pandémie. Celui-ci a cependant mené une consultation sur le sujet à la fin de l’an dernier.

L’agriculture vient ainsi de s’ajouter aux secteurs affectés par les éclosions plus importantes (six cas et plus) aux côtés de secteurs industriels (produits en métal, bois matériel de transport, aliments) et des épiceries-boucheries.

Cette tendance à la hausse contraste avec la baisse du nombre de cas (-6 %) et d’éclosions (-14 %) observée du 2 au 8 mai dans l’ensemble des milieux de travail québécois (excluant les milieux de soins aigus et d’hébergement de longue durée, de garde et scolaires).

Avec 21,9 éclosions par 10 000 établissements, l’agriculture s’est aussi ajoutée aux secteurs ayant un taux plus élevé que la moyenne provinciale (18,9), où figuraient déjà la fabrication, le transport et le commerce de gros et de détail.

Du côté de la transformation alimentaire, les cas étaient en hausse pour une troisième semaine de suite dans les abattoirs, où près de 70 % des 264 cas de l’industrie alimentaire ont été détectés au début de mai.

Le nombre de cas a continué à augmenter depuis dans les deux abattoirs du Bas-Saint-Laurent en proie à des éclosions majeures, Aliments Asta à Saint-Alexandre-de-Kamouraska et Viandes Du Breton à Rivière-du-Loup.

À ce jour, 94 cas ont été enregistrés chez Asta et 123 chez Du Breton, a indiqué le CISSS du Bas-Saint-Laurent lundi. Cependant, aucun nouveau cas n’a été enregistré depuis au moins cinq jours chez Asta, qui ne compte plus que quatre cas actifs. Du Breton, fermé temporairement pour 10 jours depuis jeudi dernier, compte 60 cas actifs.