Le départ soudain du responsable militaire du déploiement des vaccins au Canada est peu susceptible d’avoir des répercussions sur la campagne au pays, croit un expert en affaires militaires.

Selon Christian Leuprecht, un professeur de l’Université Queen’s à Kitchener, la réaffectation du major-général Dany Fortin ne ralentira pas le déploiement des vaccins, car l’armée a toujours un commandant en second prêt à intervenir pour faire le travail.

Le ministère de la Défense nationale a annoncé vendredi soir que l’officier supérieur avait quitté son poste avec l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), « en attendant les résultats d’une enquête militaire ».

Aucune information n’a été dévoilée sur la nature de l’enquête. Le ministre Harjit Sajjan a publié une brève déclaration, affirmant vouloir s’engager à travailler à bâtir une véritable culture d’inclusion pour les Forces armées canadiennes et le ministère de la Défense nationale.

« Nous sommes engagés dans ce changement durable – un changement qui se débarrasse des valeurs, pratiques et politiques toxiques et dépassées », a-t-il déclaré.

Le nom du successeur du général Fortin n’a pas été dévoilé. Le ministère s’est refusé samedi à tout commentaire au sujet de cette affaire.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le major-général Dany Fortin

Dany Fortin avait été nommé en novembre par le premier ministre Justin Trudeau pour superviser ce qu’il avait qualifié du « plus grand effort de mobilisation que le Canada ait connu depuis la Seconde Guerre mondiale ».

Le Pr Leuprecht, qui enseigne également au Collège militaire royal du Canada croit que le changement de commandement sera à peine remarqué.

« Le mantra de l’armée est que l’échec n’est pas une option, a-t-il souligné lors d’un entretien, samedi. La mission doit continuer. Si on est en guerre et que le général est démis de ses fonctions, on a besoin de quelqu’un qui soit capable d’entrer dans la mêlée tout de suite et de continuer à diriger l’opération. La machine entière est configurée pour continuer à rouler. »

Plusieurs officiers de haut rang des Forces armées canadiennes font l’objet d’une enquête des autorités pour des inconduites sexuelles. Des suspensions ont été imposées à certains d’entre eux.

Le Pr Leuprecht croit que l’armée impose des sanctions « afin de maintenir l’intégrité et la légitimité de l’institution et de la chaîne de commandement. »

« Comme cela semble être un problème systémique, l’approche est d’imposer des suspensions avec salaire jusqu’à ce que les enquêtes soient complétées. »