(Québec) Quand les deux filles d’Audrey Crête-Santerre ont appris que les écoles primaires de Québec allaient rouvrir lundi prochain, elles n’ont pas caché leur joie.

« Les filles auraient été prêtes à mettre un costume de plongée pour aller revoir leurs amies », lâche leur mère à la blague, en référence au couvre-visage que les filles de 6 et 8 ans devront porter en classe.

Le gouvernement a annoncé mardi la réouverture des écoles primaires de Québec et de Lévis dès le 3 mai. Celles de la Beauce, de Bellechasse et des Etchemins resteront toutefois fermées « parce qu’il y a beaucoup de transmission communautaire », a précisé François Legault. Les écoles de l’Outaouais resteront aussi fermées.

La nouvelle a été accueillie avec soulagement par beaucoup de parents de la capitale. Ici, les écoles primaires et secondaires sont fermées depuis le vendredi 2 avril, et les cours se donnent à distance.

Audrey Crête-Santerre et sa famille, comme bien d’autres, ont dû réorganiser leur quotidien avec la fermeture des écoles. La mère se lève de bonne heure pour travailler de 5 h à 7 h. Puis elle reprend le collier tard en soirée.

Son conjoint, enseignant, doit « s’enfermer » une bonne partie de la journée pour donner des cours à distance.

Les enfants sont un peu tannés. C’est beaucoup de temps d’écran. Les profs se donnent, ils sont supers, mais ce n’est pas le même contact. Et c’est le fun d’aller à l’école, de voir les amis dans la cour de récré.

Audrey Crête-Santerre

La solitude pèse

Mère d’un garçon de 9 ans, Claudine Garneau accueille aussi positivement la réouverture des écoles.

« C’est surtout un soulagement pour notre enfant. Notre fils nous impressionne depuis le début. Mais il est un enfant unique et il a souffert de l’isolement. Il capote à l’idée de revoir ses amis », lâche la mère d’Édouard.

Le principal intéressé avait trouvé ses aises à la maison. Entre les cours à distance, Édouard Garneau pouvait jouer dans sa grande cour, munie d’un trampoline. Mais la solitude commence à peser.

Ce qui m’a manqué, c’est de voir mes amis. Je suis tout seul à la maison. Mes parents étaient occupés, et je devais m’occuper tout seul.

Édouard Garneau

Il ajoute que l’apprentissage à distance, « c’est plus tough ».

Le gouvernement explique sa décision par l’amélioration de la situation épidémiologique dans la région de Québec. La Capitale-Nationale a déploré 111 nouveaux cas mardi. Il y a deux semaines, les bilans quotidiens oscillaient autour des 300 cas.

Le premier ministre explique que la réouverture des écoles primaires à Québec et à Lévis représente un risque qui en vaut la chandelle.

« C’est possible que, parce qu’on ouvre les écoles primaires à Québec, il y ait peut-être des parents, des grands-parents, qui vont être infectés », a expliqué François Legault.

« Mais, dans la balance des inconvénients, qu’autant d’enfants ne soient pas à l’école depuis des semaines, bien, c’est mauvais aussi. Donc, il faut essayer de peser le pour, le contre, voir où il y a le moins d’inconvénients. »