(Toronto) L’Ontario aura du renfort. Le gouvernement fédéral a annoncé lundi après-midi la contribution des Forces armées canadiennes et de la Croix-Rouge pour aider le système de santé ontarien à affronter la troisième vague de COVID-19 qui sévit dans la province.

« Nous avons approuvé une demande d’assistance de l’Ontario pour fournir un soutien à leur système de santé provincial contre la COVID-19 », a déclaré le ministre fédéral de la Sécurité publique, Bill Blair, sur Twitter lundi en fin d’après-midi.

Les Forces armées canadiennes fourniront des ressources médicales et civiles en santé humaine dans les établissements de soins de santé de l’Ontario, ainsi qu’un soutien logistique et administratif. De son côté, la Croix-Rouge canadienne et Santé Canada fourniront un soutien sous forme de personnel médical.

PHOTO NATHAN DENETTE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Comme vous le savez, nous voyons un nombre croissant de personnes dans les unités de soins intensifs. […] Nous avons repoussé certaines chirurgies et procédures d’urgence, mais nous avons toujours besoin de ressources humaines en santé.

Christine Elliott, vice-première ministre et ministre de la Santé de l’Ontario, lors d’un point de presse virtuel, lundi

Les Forces armées canadiennes déploieront jusqu’à trois équipes polyvalentes de services médicaux composées d’infirmières et de techniciens médicaux dans les hôpitaux.

Le gouvernement Ford avait officiellement demandé l’aide de l’armée et de la Croix-Rouge. Pendant la première vague de COVID-19, au printemps dernier, de telles équipes avaient été déployées dans des établissements de soins de longue durée en Ontario et au Québec. Devant la situation critique dans les hôpitaux, le gouvernement ontarien a également lancé un appel à l’aide afin d’obtenir du renfort des provinces atlantiques.

La province de Terre-Neuve-et-Labrador a répondu à la demande. « Ils enverront une équipe de personnes [mardi] en Ontario, y compris l’épouse du premier ministre [Andrew] Furey, qui est elle-même médecin en soins intensifs », a affirmé la ministre Elliott.

Mardi, le personnel de l’Aviation royale canadienne transportera du personnel médical de Terre-Neuve-et-Labrador vers Toronto pour aider dans les installations médicales de l’Ontario, a indiqué le gouvernement fédéral dans un communiqué.

Une jeune victime

Le Bureau du coroner en chef de l’Ontario enquête sur les circonstances du décès d’une adolescente de 13 ans, morte jeudi dernier de la COVID-19 à son domicile de Brampton, en Ontario, alors que sa mère était hospitalisée en raison de la maladie.

Emily Viegas est morte jeudi dernier tandis que son père, un travailleur essentiel, tentait de s’occuper d’elle dans l’appartement familial. La Santé publique de la région de Peel a confirmé que la jeune fille est morte la semaine dernière après avoir été infectée par la COVID-19.

Le Bureau de la santé publique s’est dit solidaire de toutes les familles qui ont perdu un proche pendant la pandémie, ajoutant qu’il est « particulièrement tragique de perdre un être cher si jeune ».

Selon le Globe and Mail, l’adolescente présentait depuis une semaine des symptômes semblables à ceux qui avaient conduit sa mère à l’hôpital. Son père, vacciné, craignait que l’hôpital de Brampton, débordé, ne soit incapable de soigner sa fille et il a décidé de s’occuper d’elle à la maison.

Un ami de la famille, Adrian Goddard, a organisé une campagne de financement il y a trois jours pour payer les frais des funérailles de l’adolescente. Lundi soir, plus de 90 000 $ avaient été récoltés, sur un objectif de 10 000 $. Emily est devenue l’une des plus jeunes victimes de la pandémie au pays.

La semaine dernière, le coroner en chef de l’Ontario, Dirk Huyer, soulignait que de plus en plus de gens mouraient subitement à la maison de la COVID-19, sans jamais avoir appelé une ambulance. M. Huyer soutenait qu’il était encore trop tôt pour expliquer ce phénomène.

Légère baisse des cas

Lundi, l’Ontario est demeuré sous la barre des 4000 nouveaux cas de COVID-19. La province a recensé 3510 nouveaux cas et 24 décès liés au virus.

Sur les 3510 nouveaux cas recensés lundi, 1015 ont été signalés à Toronto, 909 dans sa proche banlieue de Peel et 391 dans celle de York. À l’heure actuelle, 2271 personnes sont hospitalisées et la Santé publique fait état de 877 personnes aux soins intensifs, dont 605 sous respirateur.

Jusqu’à maintenant, 4 696 211 doses de vaccins contre la COVID-19 ont été administrées, soit à un peu plus de 30 % de la population. Le gouvernement de l’Ontario envisage par ailleurs d’attribuer la moitié de ses vaccins aux « zones chaudes ».

Avec La Presse Canadienne