(Washington) Les autorités sanitaires américaines ont donné vendredi leur feu vert à la reprise de la vaccination avec le vaccin de Johnson & Johnson aux États-Unis, suspendue le 13 avril après des cas rares de thrombose.

« L’utilisation du vaccin contre la COVID-19 de Janssen devrait reprendre aux États-Unis », ont dit dans un communiqué les Centres de lutte et de prévention des maladies (CDC) et l’agence américaine des médicaments, la FDA, jugeant que les bénéfices du vaccin l’emportaient sur les risques chez les personnes âgées de 18 ans et plus.

La pause dans l’utilisation du vaccin mis au point par le laboratoire américain avait été décidée afin d’enquêter sur plusieurs cas de femmes ayant développé des cas graves de caillots sanguins en association avec des bas niveaux de plaquettes après leur injection.

La FDA et les CDC sont confiants dans le fait que ce vaccin est sûr et efficace dans la prévention de la COVID-19.

Extrait du communiqué

« Pour l’instant, les données disponibles suggèrent que le risque » de thrombose « est très bas, mais la FDA et les CDC resteront vigilants et continueront d’enquêter sur ce risque », selon le texte.

Le personnel de la santé administrant le vaccin ainsi que les personnes le recevant « devraient passer en revue la fiche d’information » sur le vaccin, « qui a été mise à jour pour inclure les informations sur le risque de ce syndrome, qui s’est produit chez un très petit nombre de personnes ayant reçu le vaccin de Janssen ».

Plus tôt vendredi, des experts de l’autorité de santé américaine avaient recommandé la reprise de la vaccination avec le vaccin de Johnson & Johnson.

Le directeur scientifique de l’entreprise, Paul Stoffels, s’était dit « reconnaissant » de la décision des experts, d’après lui « un pas essentiel vers la poursuite des vaccinations urgemment nécessaires, dans un environnement sûr, pour des millions de gens aux États-Unis ».

Le vaccin Johnson & Johnson a déjà été administré à 7,98 millions de personnes aux États-Unis.

Selon des données présentées vendredi, sur 3,99 millions de femmes vaccinées, 15 ont développé des cas graves de caillots sanguins, et trois sont décédées.

Treize d’entre elles étaient âgées de moins de 50 ans, les deux autres avaient entre 50 et 64 ans. Il n’y a eu aucun cas connu chez les hommes vaccinés.

Certains experts ont notamment souligné vendredi les bénéfices de ce vaccin à dose unique, pouvant être conservé dans les réfrigérateurs et atteindre plus facilement les groupes vulnérables, face aux risques très rares de thromboses, qui peuvent avoir des conséquences neurologiques dévastatrices même quand elles ne sont pas mortelles.

« Il serait préjudiciable de supprimer un vaccin qui peut être administré en dose unique et qui a la préférence de la communauté hispanique », a estimé le Dr Jose Romero, chef du comité d’experts.

Le vaccin J & J s’est révélé efficace à 66 % pour prévenir les formes modérées à sévères de la COVID-19, selon des essais cliniques réalisés sur environ 40 000 personnes âgées de 18 ans ou plus dans plusieurs pays à travers le monde.

Même si le lien avec le vaccin n’a pas été démontré, les scientifiques le considèrent comme la « cause probable » du phénomène des thromboses, également détecté avec le vaccin AstraZeneca.

La technologie Johnson & Johnson et AstraZeneca utilise un adénovirus pour vecteur, comme les vaccins russe Spoutnik V et chinois CanSino.