La vaccination allait bon train dimanche sur le territoire du CISSS de la Montérégie-Centre, où près de 200 travailleurs s’activent dans le plus grand centre de vaccination de la région, à Brossard. Ces derniers jours, chaque dose trouve preneur avec ou sans rendez-vous, qu’il s’agisse du vaccin de Pfizer ou de celui d’AstraZeneca.

Dimanche matin, le centre de vaccination situé à l’intérieur d’un ancien Loblaws avait des allures de fourmilière. On y vaccine 300 personnes par heure, indique fièrement Richard Deschamps, PDG du CISSS de la Montérégie-Centre.

L’efficacité et la rapidité de l’opération impressionnent Martin Pelletier, surveillant en milieu scolaire. « Dès que j’ai pu, j’ai pris rendez-vous. C’est un soulagement, car je suis en contact avec beaucoup de gens au travail. »

Kim Giuliali était fidèle au poste pour enregistrer les nombreuses personnes venues se faire vacciner. « Il y a eu la frénésie des premiers jours, ensuite c’était plus calme. Mais depuis vendredi, on est loin de se tourner les pouces », raconte-t-elle, le sourire camouflé par son masque.

Michel Medeiros, employé d’entretien, a opté pour une vaccination sans rendez-vous. Il attendait patiemment sa première dose d’AstraZeneca. « Je suis venu sans hésitation. Je me suis dit que le dimanche matin, il y aurait moins de monde. »

L’endroit n’est pas bondé comme aux premiers jours, mais les files demeurent bien garnies, constate-t-il.

L’enjeu en Montérégie, ce n’est pas de convaincre les gens, mais de les rejoindre. Il y a des municipalités plus éloignées, comme Saint-Césaire, Chambly, difficilement accessibles en transports en commun. On tente de déployer des équipes mobiles.

Carine Sauvé, directrice de la vaccination pour la région desservie par le CISSS de la Montérégie-Centre

« D’ici la fin de la semaine, les doses du vaccin d’AstraZeneca disponibles au centre seront épuisées », prévoit Carine Sauvé, directrice de la vaccination pour la région. Samedi, ce sont 900 doses d’AstraZeneca qui ont trouvé preneur. « On sent encore un engouement ici. »

« On a remarqué une réticence à venir plus tard dans la journée, notamment à cause du couvre-feu », indique-t-elle toutefois.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Centre de vaccination contre la COVID-19, à Brossard

L’immense espace compte 48 chaises. On inocule les visiteurs en 23 minutes, top chrono, indique Carine Sauvé. « C’est en comptant le temps d’attente de 15 minutes requis après l’administration de la dose. »

Objectif : 18 000 personnes par jour

Fin mai, si les livraisons prévues arrivent à bon port, on veut vacciner 18 000 personnes par jour. M. Deschamps juge avoir suffisamment d’effectifs pour le début de la vaccination massive de toutes les tranches d’âge. « Si on a les doses, au rythme où on va, c’est faisable de vacciner tous ceux qui voudront d’ici au 24 juin », estime-t-il.

Les volontaires inscrits sur la plateforme Je Contribue permettent de maintenir la cadence. Ils sont étudiants en médecine, acupuncteurs, vétérinaires ou dentistes. « On a vraiment eu une belle réponse. Les gens se sentent comme si c’était un effort de guerre, témoigne M. Deschamps. Il va quand même falloir doubler la capacité. On se prépare à accueillir la population toutes catégories confondues. »

« Il ne faut pas l’oublier, les variants sont féroces, et la situation demeure fragile. Avec les variants, il nous suffit d’une seule éclosion pour que ça monte en flèche », rappelle M. Deschamps.