L’Irlande et les Pays-Bas ont annoncé dimanche la suspension par précaution de l’utilisation du vaccin contre la COVID-19 d’AstraZeneca. Le Canada poursuit son plan de vaccination, alors que le nombre de doses administrées au Québec samedi a de nouveau battu un record.

Au total, six pays européens ont suspendu l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca par précaution à la suite de cas graves de formation de caillots sanguins chez des personnes ayant été vaccinées. Denis Leclerc, professeur de biologie médicale à la faculté de médecine de l’Université Laval, rappelle toutefois qu’il n’y a aucune preuve de cause à effet entre la vaccination et la formation de caillots.

C’est également ce qu’a indiqué AstraZeneca dans un communiqué dimanche soir. « Un examen attentif de toutes les données de sécurité disponibles de plus de 17 millions de personnes vaccinées dans l’Union européenne (UE) et au Royaume-Uni avec le vaccin COVID-19 AstraZeneca n’a montré aucune preuve d’un risque accru d’embolie pulmonaire, de thrombose veineuse profonde ou de thrombocytopénie », peut-on y lire.

Jusqu’à présent, 15 cas de thrombose veineuse profonde et 22 d’embolie pulmonaire ont été signalés dans l’Union européenne et au Royaume-Uni. « C’est beaucoup plus faible que ce à quoi on s’attendrait naturellement dans une population générale de cette taille et est similaire pour les autres vaccins COVID-19 autorisés », ajoute l’entreprise.

Étant donné que les personnes malades sont également vaccinées, il se peut que de tels troubles surviennent par hasard après la vaccination, affirme M. Leclerc. « Probablement que ces incidents seraient arrivés quand même », dit-il. Selon lui, il ne faut pas s’inquiéter pour le moment. « Je prendrais le vaccin d’AstraZeneca immédiatement, sans aucune hésitation. »

Vaccination en pharmacie

La campagne de vaccination se poursuit au Québec avec 31 611 doses de vaccins contre la COVID-19 administrées samedi, un record, pour un total de 715 581. Jusqu’à présent, 8,4 % de la population québécoise a été vaccinée.

Dès maintenant, les personnes âgées de 65 ans et plus peuvent prendre rendez-vous pour se faire vacciner contre la COVID-19 dans l’une des 356 pharmacies de l’île de Montréal. L’administration des vaccins aux personnes ayant obtenu un rendez-vous débutera une semaine plus tard, à partir du 22 mars.

« Pour la première semaine de vaccination du 22 mars, chaque pharmacie disposera d’une centaine de doses et par la suite, ça va augmenter », indique Bertrand Bolduc, président de l’Ordre des pharmaciens du Québec.

Au fur et à mesure que les vaccins seront rendus disponibles par le gouvernement et distribués, les pharmacies communautaires d’autres régions que l’île de Montréal s’ajouteront à l’effort de vaccination, renchérit Thina Nguyen, directrice de la Fédération des pharmaciens du Québec (FPQ) et propriétaire de trois pharmacies, dont deux dans la métropole.

Les pharmacies vont offrir la vaccination contre la COVID-19 sur du long terme jusqu’à septembre-octobre 2021 pour vacciner le plus de gens qui désirent recevoir le vaccin.

Thina Nguyen, directrice de la Fédération des pharmaciens du Québec

Elle ajoute que la contribution des pharmaciens aux efforts de vaccination de la COVID-19 permettra d’offrir un milieu plus accessible pour les patients, notamment les personnes âgées en perte de mobilité.

Le vaccin de Moderna sera utilisé, puisqu’il est plus facile à transporter et se conserve jusqu’à 30 jours dans les réfrigérateurs de pharmacie, soutient Mme Nguyen. La vaccination en pharmacie s’ajoutera aux lieux de vaccination de masse comme le Stade olympique à Montréal. Pour prendre rendez-vous, les Montréalais sont invités à s’inscrire sur le site québec.ca/vaccincovid.

Le bilan reste stable

Québec a rapporté dimanche 674 nouveaux cas de COVID-19 et 5 morts de plus. Du côté des hospitalisations liées au virus, on affiche une légère baisse à travers la province. Des cinq décès qui s’ajoutent au bilan, trois sont survenus dans les 24 dernières heures. Au total, 10 540 Québécois ont succombé au virus.

Aucun nouveau cas n’a été rapporté dans les CHSLD du Québec samedi, une première depuis plusieurs mois. « On commence à voir l’impact du vaccin sur la pandémie. À mesure que la population va être vaccinée, on va voir une diminution drastique des cas d’infection », dit M. Leclerc.

Le Québec s’approche petit à petit du plateau des 300 000 infections, puisqu’on enregistre maintenant 297 592 cas depuis le début de la pandémie.

Le nombre d’hospitalisations au Québec est en légère diminution. Dimanche, on recensait quatre personnes hospitalisées de moins que la veille. Des 547 patients, 100 se trouvent aux soins intensifs, soit 6 de moins que samedi.

L’Institut national de santé publique du Québec ne relève aucun nouveau cas de variants, mais le nombre de cas présomptifs en voie de criblage a grimpé de 1968 à 2083.

La Fédération étudiante collégiale du Québec réclame des mesures adaptées

Lors d’un congrès qui s’est tenu cette fin de semaine, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) a établi une série de recommandations pour la session d’automne, afin de permettre aux élèves de bien s’adapter malgré la COVID-19. « La FECQ demande notamment que les modalités de la session d’automne soient disponibles pour le 15 mai, de sorte que les étudiants qui ont besoin de signer un bail dans leur ville d’études puissent le faire et que les enseignants et enseignantes aient le temps de modifier leurs offres de cours », indique Noémie Veilleux, présidente de la FECQ. La fédération demandera également la possibilité d’organiser des activités de socialisation de 10 à 15 élèves dans le cégep, afin de soutenir ceux qui arrivent du secondaire. Ils souhaitent également que les admissions à l’université soient adaptées en fonction de la crise.

Alice Girard-Bossé, La Presse