Des travailleurs de la santé déployés depuis des jours au Stade olympique estiment que l’opération de vaccination s’y déroule de façon « désorganisée ». Pour la direction, ces pépins s’expliquent par le fait que les opérations y sont encore en rodage.

Deux vaccinateurs ont expliqué à La Presse que le matin, une centaine de travailleurs se présentent vers 7 h 30 au Stade. Ceux-ci doivent signer une feuille de présence. « Les feuilles sont laissées sur une table. On est tous entassés autour de la table et on se passe les feuilles pour trouver celle avec notre nom et signer », constate un vaccinateur. « Il n’y a aucune façon de respecter la distanciation. Il me semble qu’il y aurait moyen de faire les choses autrement », ajoute un autre.

Les travailleurs qui se rendent pour la première fois prêter main-forte au Stade doivent passer une petite formation et se faire remettre des codes d’autorisation. « Mais c’est tellement mal organisé que ça prend une éternité, franchir toutes les étapes. Je suis arrivé à 7 h 30, et je n’ai pas pu vacciner avant 13 h… », témoigne un travailleur.

Président par intérim du Syndicat des professionnelles en soins de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Denis Cloutier dit recevoir plusieurs témoignages du genre ces jours-ci.

Est-ce lié à une période de rodage ? Je l’espère. On vaccine seulement 20 000 personnes par jour actuellement au Québec. Quand on en vaccinera plus, il faudra être mieux organisé.

Denis Cloutier, président par intérim du Syndicat des professionnelles en soins de l’Est-de-l’Île-de-Montréal

« Une question de rodage »

Directrice de la vaccination au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Caroline St-Denis estime que les accrocs actuels sont principalement liés à « une question de rodage ». Mme St-Denis dit « comprendre que la population a hâte que tout marche parfaitement », mais elle assure être en constant ajustement pour que tout se déroule rondement.

Même si seulement de 1200 à 1700 personnes par jour se font vacciner cette semaine au Stade, la semaine dernière, les équipes ont été en mesure d’y vacciner 3000 personnes par jour, dit-elle.

Les travailleurs qui ont contacté La Presse rapportent aussi que certaines journées, des vaccinateurs « se tournent les pouces », faute de patients à vacciner. Mme St-Denis explique être tributaire du nombre de doses reçues. Dès la semaine du 22 mars, 3600 personnes par jour pourront se faire vacciner au Stade, et les équipes « ont été prévues en conséquence ». « Oui, il y a des temps morts quand il y a moins de doses. Mais on préfère ça que de ne pas faire travailler les employés et qu’ils choisissent de quitter », dit Mme St-Denis.

Celle-ci profite de l’occasion pour inviter la population à consulter fréquemment le site de prise de rendez-vous pour le vaccin. Car à tout moment, des plages de rendez-vous peuvent être ajoutées ou libérées. Mercredi après-midi, 500 nouvelles plages horaires ont été ajoutées au Stade. « On ajuste nos plages horaires en continu », dit-elle.