(Ottawa) Selon la conseillère médicale en chef de Santé Canada, aucune explication scientifique n’a établi un lien entre le vaccin conçu par Oxford-AstraZeneca COVID-19 et des caillots sanguins.

Toutefois, voulant se montrer rassurante, la Dre Supriya Sharma a dit que le seuil de tolérance de Santé Canada pour les effets imprévus d’un vaccin « était vraiment bas ». L’organisme n’hésitera pas à suspendre son utilisation en cas de nécessité.

Elle souligne que les chercheurs n’ont pas encore prouvé que le vaccin d’Oxford-AstraZenera avait provoqué des caillots sanguins chez certains patients en Europe.

« Il n’y a pas une bonne explication biologique pour laquelle un vaccin de ce type », injecté dans un muscle, provoquerait ce genre d’évènement indésirable, a dit la Dre Sharma, au cours d’une entrevue à la Presse canadienne.

Le Danemark, l’Islande, la Norvège et la Bulgarie font partie d’une dizaine de pays européens qui ont suspendu entièrement ou en partie l’utilisation du vaccin d’Oxford-AstraZeneca. Aucun d’entre eux n’a révélé l’existence prouvée d’un lien, mais ils préfèrent tous faire preuve d’une grande prudence en attendant un examen plus complet.

De nombreux autres pays, dont l’Allemagne, la France, la Pologne, le Nigéria, le Royaume-Uni et le Canada, s’en tiennent aux injections d’AstraZeneca, invoquant l’absence de toute preuve démontrant un lien.

Le vaccin a été autorisé dans 74 pays et par l’Organisation mondiale de la santé. Pas moins de 16 millions de doses ont été administrées au Royaume-Uni et en Europe seulement.

Le Canada l’a approuvé le 26 février. Les 500 000 premières doses ont été distribuées cette semaine aux provinces.

Lucilia Pato, qui a reçu vendredi matin sa première dose, a dit que la décision de certains pays de renoncer au vaccin d’AstraZeneca l’avait fait hésiter à être vaccinée dans un premier temps

« J’étais [inquiète] quand j’en ai entendu parler jeudi, mais ce matin, j’ai entendu des choses positives à ce sujet, alors vous savez quoi, j’étais prête à tenter ma chance », a-t-elle déclaré.

L’Agence européenne des médicaments, qui réglemente les nouveaux médicaments pour l’Union européenne, a annoncé jeudi qu’elle ne suspendait pas son autorisation pour le vaccin d’AstraZeneca.

La Dre Sharma dit qu’il est normal de vouloir examiner tous effets imprévus d’un nouveau médicament ou d’un nouveau vaccin.

« Une fois que ces vaccins seront utilisés par des millions de personnes, ces choses arriveront, souligne-t-elle. Nous nous attendons à ce que les choses surgissent et c’est pourquoi nous avons ces systèmes de vigilance pour pouvoir les détecter. »