Après une légère recrudescence à la fin de février, le Québec a profité de la semaine de relâche pour renouer avec une tendance à la baisse dans les nouveaux cas de COVID-19.

« C’est une bonne nouvelle d’avoir une baisse, mais ce n’est pas parfait, parce que les variants plus contagieux et possiblement plus virulents sont dans le portrait », affirme le médecin épidémiologiste de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), Gaston De Serres.

La province a rapporté lundi 579 nouveaux cas et 9 morts supplémentaires. Ainsi, la province a rapporté depuis une semaine en moyenne 705 nouveaux cas par jour. Cela représente une baisse de 11 % par rapport à la semaine précédente.

« C’est important avant de trop se réjouir de voir comment les chiffres vont évoluer », soutient Benoit Barbeau, professeur au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal et expert en virologie. Il prévient que la semaine de relâche et la propagation des variants plus contagieux pourraient venir assombrir le portrait au cours des prochaines semaines. Selon lui, il faudra donc attendre à la fin du mois de mars avant d’avoir une meilleure idée de la propagation du virus au Québec.

Baisse dans le Grand Montréal, sauf à Laval

La tendance à la baisse observée au Québec s’explique essentiellement par une forte diminution des cas dans le Grand Montréal, à l’exception de Laval. En effet, le nombre de cas a reculé dans la majorité du territoire de la région métropolitaine au cours de la dernière semaine. Seule l’île Jésus a observé une tendance inverse, alors qu’on y a enregistré une hausse de 17 % des cas. Laval est de loin la région la plus touchée présentement, avec quotidiennement 21 nouveaux cas par 100 000 habitants.

Dans le reste de la province, plusieurs régions étant passées en zone orange ont noté pendant la relâche scolaire de légères hausses, soit l’Abitibi-Témiscamingue, le Bas-Saint-Laurent, Chaudière-Appalaches, la Gaspésie, le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Leurs taux d’infection demeurent toutefois nettement inférieurs à ceux observés dans la région métropolitaine.

Hausse chez les 20 à 29 ans

Pendant la semaine de relâche, la quasi-totalité des groupes d’âge a observé des diminutions, selon les données compilées par l’INSPQ. Seuls les 20 à 29 ans ont affiché des taux d’infection en hausse. La baisse des nouveaux cas est particulièrement soutenue chez les plus âgés, groupe le plus vulnérable ciblé en priorité par la campagne de vaccination. « C’est un groupe d’âge à surveiller », affirme M. Barbeau. Il craint que les jeunes soient une source importante de porteurs du virus, en raison de leur niveau plus élevé d’infection.

Plateau dans les morts

Le nombre de décès demeure toutefois stable. Les neuf nouveaux décès lundi portent la moyenne quotidienne calculée sur une semaine à 12. Des neuf décès rapportés lundi, quatre ont été enregistrés à Montréal, trois en Montérégie et deux en Estrie. Les données de l’INSPQ permettent de constater qu’on ne dénombre plus qu’un seul décès en moyenne par jour en CHSLD. L’essentiel des décès survient dans les résidences pour personnes âgées ou à domicile. « On voit qu’il y a une diminution des décès dans les CHSLD, parce qu’il y a une diminution des infections. La vaccination a indéniablement aidé aussi », explique M. Barbeau.

Baisse des hospitalisations

Après avoir augmenté la semaine dernière, le nombre de personnes hospitalisées a légèrement diminué. On compte ainsi 590 personnes à l’hôpital en raison de la COVID-19, soit deux de moins que la veille et une baisse de 4 % par rapport à la semaine dernière. Par contre, une personne de plus que dimanche a été admise aux soins intensifs, pour un total de 108. Selon M. Barbeau, la diminution s’explique en partie par la diminution du nombre de personnes infectées. « Le vaccin aide probablement à diminuer l’apparition de symptômes sévères chez les personnes âgées, donc il y a moins d’hospitalisations », ajoute-t-il.

Tests en baisse

La semaine de relâche a marqué une nette diminution dans le nombre de tests de dépistage effectués. La province a réalisé un peu moins de 25 000 prélèvements par jour depuis une semaine, une baisse de 11 % par rapport à la semaine précédente. Le taux de positivité des tests s’est toutefois maintenu à 2,8 % en raison du nombre de nouveaux cas qui a aussi baissé durant la même période. « Ce n’est pas trop mauvais, mais idéalement, on aime mieux être en bas de ça. Quand on est à des chiffres comme ça, c’est parce qu’il y a des régions où ça chauffe encore, comme à Montréal et à Laval, où le taux de positivité reste quand même plus élevé que dans le reste de la province », explique M. De Serres.