(Johannesburg) Une étude préliminaire réalisée en Afrique du Sud tend à montrer que les personnes contaminées par le variant sud-africain du nouveau coronavirus possèdent une meilleure immunité face aux autres mutations du virus, ont annoncé mercredi des experts. Cela suscite l’espoir qu’un vaccin fondé sur ce variant pourrait protéger contre de futures mutations du coronavirus.

Cette étude a été menée par l’équipe scientifique sud-africaine ayant découvert le variant sud-africain 501Y.V2 mais n’a pas encore soumise à évaluation par la communauté scientifique et n’implique qu’un très faible nombre de sujets.

Selon les données de cette étude, présentées par un groupe de scientifique du Réseau de Surveillance génomique de l’Afrique du Sud, seuls 4 % des 55 sujets déjà infectés par le 501Y.V2 n’ont pu venir à bout d’une contamination à la souche originale du nouveau coronavirus.

Identifié fin 2020, le variant sud-africain est devenu dominant dans le pays, officiellement le plus touché par la COVID-19 sur le continent, alimentant une seconde vague de contaminations et retardant en février le début de la campagne de vaccination.

Un futur vaccin serait très fort

Mercredi, les scientifiques sud-africains ont fait savoir que le plasma de personnes contaminées par le variant avait « une bonne activité neutralisante » contre les virus « de la première vague » et potentiellement contre d’autres nouveaux variants inquiétants. Cela permet d’espérer que les vaccins anti-variant sud-africain actuellement en préparation protègent contre des variants futurs.

« Le 501Y. V2 peut générer un haut niveau d’anticorps capable de le neutraliser », a expliqué le virologue Tulio de Oliveira dans une conférence vidéo, faisant état d’une réponse immunitaire qui dépasse celle d’autres variants.

Lors de cette conférence, le ministre sud-africain de la Santé, Zweli Mkhize, a qualifié cette découverte de « bonne nouvelle pour tout le monde », estimant qu’elle représentait un espoir d’accélération vers le contrôle de la pandémie.

Selon cette étude, les anticorps générés par le variant sud-africain se sont également avérés efficaces à 100 % contre le variant brésilien, sur un échantillon toutefois très faible, de sept patients.

Les résultats (de cette étude) nous disent essentiellement que nous avons de bons espoirs de succès si nous fabriquons un vaccin basé sur le variant sud-africain.

Salim Abdool Karim, épidémiologiste et conseiller du gouvernement sud-africain. 

Les mutations du nouveau coronavirus — dont certains semblent plus contagieux — ont refroidi l’enthousiasme autour des campagnes de vaccination, certains vaccins semblant offrir une efficacité moindre contre eux. Les fabricants ont récemment légèrement modifié leurs vaccins pour les adapter aux mutations.

Le laboratoire américain Moderna a récemment annoncé qu’il commencerait mi-mars un essai clinique d’une version de son vaccin spécialement adaptée au variant sud-africain.