(Washington) Insultes, coups, arrestations : le personnel de santé en première ligne face au coronavirus a subi plus de 400 actes de violence liés à la COVID-19 dans le monde en 2020, selon un rapport publié mardi par une ONG de défense des soignants.

La Coalition pour la sauvegarde de la santé lors des conflits (CSSC) y présente une carte répertoriant 1172 actes de violence et attaques contre des personnes ou des infrastructures de santé l’année dernière, « une estimation minimale » selon l’organisation, dont plus d’un tiers — 412 — concernent directement la COVID-19.

Au Mexique, une infirmière a ainsi été attaquée et blessée par un groupe qui l’accusait de propager le virus. À Dakar (Sénégal), trois travailleurs sociaux ont été blessés à coups de pierres par des habitants qui refusaient qu’une victime du coronavirus soit enterrée près de chez eux. À Birmingham (Grande-Bretagne), une soignante a été la cible de crachats et d’insultes de la part d’un de ses voisins.

L’immense majorité (80 %) des auteurs de violences sont des civils, mais la menace émane aussi parfois des pouvoirs publics.

En Égypte, des soignants ayant critiqué la gestion de la pandémie par le régime ont été arrêtés par les services de sécurité, accusés de propager de fausses informations et d’appartenir à un groupe terroriste.

Insecurity Insight, qui est membre de la coalition et a développé la carte interactive après avoir collecté les données concernant ces actes de violence, a également retenu 802 attaques dans des pays en guerre ou théâtres de conflits civils : bombardements d’hôpitaux au Yémen, enlèvement de médecins au Nigeria ou destruction de flacons de gel hydroalcoolique dans une attaque imputée à des combattants séparatistes anglophones au Cameroun.

« La carte montre que la violence et l’intimidation à l’encontre du personnel soignant était vraiment une crise mondiale en 2020, avec 79 pays concernés », a indiqué Christina Wille, directrice de Insecurity Insight, dans un communiqué.

Leonard Rubenstein, président-fondateur de la CSSC et professeur à l’université américaine Johns Hopkins, a appelé les gouvernements du monde à protéger leurs soignants, notamment en luttant contre la désinformation et en s’assurant que les auteurs de violences soient punis.