(Washington) Le président américain Joe Biden a annoncé mardi un accord entre les géants pharmaceutiques Merck et Johnson & Johnson pour augmenter la production du vaccin contre la COVID-19 du second, dont les usines fonctionneront par ailleurs désormais sans interruption.

Les deux entreprises américaines, « habituellement concurrentes », « vont travailler ensemble pour augmenter la production du vaccin de Johnson & Johnson », a déclaré le président Biden.

« C’est le genre de collaboration entre entreprises que nous avons vu durant la Seconde Guerre mondiale », a-t-il souligné.

Deux usines de Merck seront utilisées pour « fabriquer le produit » et le « mettre en flacon », a précisé le ministère de la Santé américain dans un communiqué.

Merck recevra plus de 100 millions de dollars, dans le cadre d’une loi autorisant les autorités à contraindre des entreprises privées à produire certains biens en urgence, afin d’équiper ses usines en conséquence, a également détaillé le ministère.

Joe Biden a par ailleurs annoncé que les centres de production des vaccins de Johnson & Johson opéreraient désormais « 24 heures sur 24 et sept jours sur sept ».

« J & J » s’était pour le moment engagé à acheminer 100 millions de doses aux États-Unis avant la fin du mois de juin.

« Ces efforts vont contribuer à la possibilité pour Johnson & Johnson d’accélérer la distribution […] à 100 millions de doses ou presque d’ici la fin du mois de mai », a expliqué le ministère.

Toutes ces mesures permettront ainsi aux États-Unis de disposer de suffisamment de vaccins contre la COVID-19 pour tous les adultes américains « d’ici fin mai », au lieu de fin juillet, s’est félicité Joe Biden.

Livraisons « inégales » en mars

Le vaccin de Johnson & Johnson a obtenu une autorisation d’utilisation en urgence dans le pays en fin de semaine dernière, pour les adultes de 18 ans et plus. Il présente deux avantages importants en matière logistique : il ne s’administre qu’en une seule dose et peut être stocké à des températures de réfrigérateur.

Quelque 3,9 millions de doses sont d’ores et déjà en train d’être distribuées cette semaine, a déclaré lundi Jeff Zients, le coordinateur de l’équipe en charge de la lutte contre la COVID-19 à la Maison-Blanche. Environ 16 millions de plus seront livrées d’ici la fin mars, a-t-il indiqué.

Mais les livraisons seront « inégales » sur cette période et elles auront surtout lieu dans la deuxième partie du mois, a-t-il précisé.

Des inquiétudes sur les capacités de production de Johnson & Johnson avaient peu à peu émergé récemment.

Fin janvier, Merck avait annoncé l’interruption du travail sur ses deux projets de vaccin contre la COVID-19, dont celui développé en collaboration avec l’Institut Pasteur en France, faute de résultats probants lors des premiers essais.

Les essais cliniques du vaccin de Johnson & Johnson ont eux montré une efficacité de 72 % contre la maladie aux États-Unis, et même de 85,9 % contre les formes graves de la COVID-19.

Il est le troisième autorisé dans le pays, après ceux de l’alliance Pfizer/BioNTech et de Moderna.

Ces deux derniers ont promis de livrer 300 millions de doses avant la fin du mois de juillet.

Au total, plus de 78 millions de piqûres ont déjà été réalisées dans le pays.

Faute de pouvoir proposer son propre remède, le laboratoire français Sanofi avait lui aussi annoncé fin janvier qu’il allait conditionner des millions de doses d’un concurrent, l’alliance Pfizer/BioNTech, à destination de l’Europe.