(Montréal) Pour la première fois depuis octobre, les gestionnaires de salles de cinéma du Québec ont le droit de reprendre les projections ce vendredi, mais certains d’entre eux se demandent combien de temps ils pourront tenir le coup sans avoir le droit de vendre des friandises et de la nourriture et sans pouvoir présenter de films en soirée, par respect du couvre-feu.

Éric Bouchard, coprésident de l’Association des propriétaires de cinémas du Québec, estime qu’il sera très difficile pour les gestionnaires d’encaisser des profits dans de telles conditions.

Le premier ministre François Legault a expliqué qu’il avait permis la réouverture des salles afin d’offrir aux familles du divertissement pendant la semaine de relâche scolaire qui débutera lundi prochain.

Il a toutefois ordonné que dans les salles situées en zones rouges, les ventes de nourriture soient interdites, car il tient à ce que tous les spectateurs gardent leur masque pendant la projection. De plus, puisque le couvre-feu demeure en vigueur à compter de 20 h, aucun film ne pourra être présenté en soirée.

Éric Bouchard espère que les familles viendront voir des films en journée pendant que les enfants auront congé d’école, mais il croit qu’il sera très difficile pour les cinémas d’être rentables après le retour en classe.

Les compensations financières offertes par le premier ministre ne suffiront pas à combler les pertes sur les ventes de nourriture et les projections en soirée, selon lui.

Les cinémas demeurent admissibles à un programme du gouvernement du Québec destiné à les aider à fonctionner pendant deux mois après leur réouverture, s’ils ont été contraints de fermer leurs portes à cause de la pandémie de COVID-19. L’aide pour payer les coûts fixes peut atteindre 15 000 $ par mois.

Cette aide gouvernementale est une insulte aux yeux de Vincenzo Guzzo, propriétaire de Cinémas Guzzo qui exploite dix salles dans la région de Montréal.

Il ne rouvrira pas ses salles vendredi, refusant de prendre de l’argent public pour compenser les pertes causées par les annulations de projections en soirée et l’interdiction de vente de nourriture.

Daniel Séguin, vice-président chez Cineplex, signale pour sa part que son entreprise n’est pas admissible à l’aide car son siège social est établi à Toronto. Quant à la vente de nourriture, il rappelle qu’elle est permise dans les salles de cinéma des autres provinces.

Néanmoins, Cineplex a l’intention de rouvrir ses portes vendredi, mais après la relâche scolaire, il est possible que les salles ne soient ouvertes que certains jours de la semaine.