(Québec et Montréal) Tous les élèves du primaire dans le Grand Montréal devront porter le masque médical à l’école, y compris en classe, au retour de la semaine de relâche. La mesure entrera en vigueur une semaine plus tard dans les autres régions en zone rouge.

La Santé publique a fait cette recommandation au gouvernement Legault, qui doit confirmer sa mise en œuvre lors d’une conférence de presse jeudi. Elle veut resserrer les mesures dans les écoles pour contrer la menace des nouveaux variants du coronavirus.

L’État fournira les masques chirurgicaux pédiatriques, adaptés au visage des enfants, de la même façon qu’il le fait pour les masques de procédure au secondaire depuis janvier.

Seuls les élèves du préscolaire – maternelles 4 ans et 5 ans – sont exemptés.

Dès le 8 mars, les 272 000 élèves de la 1re à la 6e année du Grand Montréal devront porter le masque médical en tout temps et partout à l’école. Québec a sécurisé l’approvisionnement des fameux « masques bleus » au cours des derniers jours pour cette région. On parle de 3 millions de masques par semaine dans la Communauté métropolitaine de Montréal – les élèves devront en porter deux par jour comme au secondaire.

Comme l’État doit maintenant acheter beaucoup de masques chirurgicaux pédiatriques, la mesure entrera en vigueur le 15 mars seulement dans les autres régions en zone rouge.

Au palier orange, il n’y a aucun changement aux règles actuelles.

À la rentrée de l’automne, Québec a obligé les élèves du primaire à porter un couvre-visage artisanal dans les aires communes de l’école et dans les autobus. Depuis le retour des Fêtes, les élèves de 5e et de 6e année doivent également en avoir un dans la salle de classe.

L’Institut national de santé publique a déjà indiqué que le masque médical est plus efficace que le couvre-visage artisanal. Sa plus grande capacité de filtration protège la personne qui le porte, et pas seulement celles autour de soi.

À l’heure actuelle, 28 % des éclosions actives de COVID-19 sont liées aux écoles. On compte 2376 cas actifs à l’heure actuelle liés à 810 écoles – le Québec compte près de 3000 établissements scolaires. Parmi tous ces cas, 1929 sont des élèves ; 447, des membres du personnel. Onze établissements sont fermés en raison d’une éclosion ; 958 classes le sont.

En conférence de presse mercredi, la directrice régionale de la santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, laissait présager un resserrement des mesures sanitaires dans les écoles après la relâche.

Plus de 300 cas du nouveau variant du Royaume-Uni sont actuellement suspectés à Montréal. Et les trois quarts des 22 éclosions liées à cette souche sont dans des écoles primaires.

Des 300 cas suspectés, 40 % touchent des jeunes de moins de 18 ans. Et 20 %, des adultes de 35 à 44 ans, souvent leurs parents. « La distribution est beaucoup chez les moins de 50 ans. On a très peu de cas chez la population aînée actuellement », dit la Dre Drouin.

Montréal toujours en alerte

Le nombre de nouveaux cas de COVID-19 continue de baisser à Montréal. Mais le variant continue d’inquiéter.

Pour la Dre Drouin, il est donc important de continuer de respecter les mesures sanitaires. Et dans ce contexte, le lancement de la campagne de vaccination massive pour les personnes âgées de 85 ans et plus est une « excellente nouvelle ».

Au cours des derniers jours, entre 350 et 400 nouveaux cas de COVID-19 ont été enregistrés chaque jour à Montréal.

La transmission communautaire est encore là. Et le variant du UK est aussi présent sur le territoire.

La Dre Mylène Drouin, directrice régionale de la santé publique de Montréal

La Dre Drouin rappelle que ce n’est qu’une question de temps avant que le nouveau variant britannique ne devienne la souche dominante de COVID-19 à Montréal.

Selon elle, il est important de « repousser le plus possible le moment où le variant va devenir la souche prédominante dans la région de Montréal ». Pour ce faire, la santé publique de Montréal a adopté ces derniers jours une approche « plus agressive » dans le traçage.

Tous les échantillons sont criblés afin d’identifier un variant potentiel. Quand un variant est suspecté, « on isole plus de gens. On met du dépistage de masse. Dans certains cas, on ferme le milieu durant la période du dépistage », dit la Dre Drouin.

Actuellement, environ de 8 % à 10 % des nouveaux cas sont liés aux variants. « Il faut continuer de maintenir les mesures populationnelles et réduire les contacts », martèle la Dre Drouin, « surtout avec la relâche qui va amener plus de temps pour la socialisation ».

La vaccination est lancée

Dès jeudi, les Montréalais de 85 ans et plus pourront prendre rendez-vous pour se faire vacciner contre la COVID-19. La vaccination débutera lundi. La métropole recevra 75 000 doses de vaccins la semaine prochaine.

« Plus on va avancer, plus on va élargir à d’autres groupes d’âge, assez rapidement je le crois », dit la Dre Drouin. Montréal ne compte d’ailleurs que 42 000 aînés de 85 ans et plus. Et donc une annonce pourra être faite rapidement pour élargir la vaccination à d’autres groupes d’âge.

Les personnes qui veulent prendre rendez-vous doivent se rendre sur le site Quebec.ca/vaccinCOVID.

L’internet doit être privilégié. Mais ceux qui le désirent peuvent aussi appeler au 1 877 644-4545. Les lignes téléphoniques seront ouvertes de 8 h à 18 h la semaine et de 8 h 30 à 16 h 30 le week-end. Les centres de vaccination seront ouverts tous les jours de 8 h à 20 h. Les personnes qui seront vaccinées en fin de journée auront une attestation pour pouvoir circuler après le couvre-feu.

Les proches aidants de 70 ans et plus qui accompagnent une personne de 85 ans et plus à leur vaccination pourront aussi être vaccinés.

La vaccination de masse débute alors que la situation dans les hôpitaux s’améliore doucement à Montréal. « Nous avons 374 patients hospitalisés. C’est une baisse d’environ 105 patients depuis le 10 février. C’est vraiment encourageant. Cependant, les soins intensifs sont encore occupés. Nous avons 85 patients hospitalisés aux soins intensifs », dit la PDG du CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Sonia Bélanger.

L’ensemble des blocs opératoires travaillent à reprendre les activités et visent à reprendre jusqu’à 75 % de leurs activités régulières.