(Québec) Les vaccins administrés jusqu’à présent au Québec – avec une seule dose – ont démontré une efficacité de 80 %, selon les résultats préliminaires de l’INSPQ dévoilés jeudi. Encouragé par ces données, l’INSPQ estime qu’il n’y a donc « pas une grande urgence » pour administrer la deuxième dose du vaccin.

Le délai entre l’administration de la première et de la deuxième dose du vaccin contre la COVID-19 est de 42 à 90 jours au Québec, selon la stratégie préconisée par le gouvernement Legault. Les autorités québécoises ont choisi à la mi-janvier d’aller au-delà de la période de six semaines, recommandée par le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI), dans l’objectif de vacciner un maximum de Québécois rapidement, compte tenu de la rareté des doses.

« Actuellement, les données montrent que ça fonctionne très bien », a indiqué le médecin épidémiologiste de l’INSPQ, Gaston De Serres, lors d’un breffage technique destiné à faire le point sur l’efficacité vaccinale et la stratégie de vaccination contre la COVID-19 au Québec. « Les données scientifiques sont très rassurantes », a-t-il ajouté.

Si bien qu’il n’y a pas « de grande urgence pour donner la deuxième dose parce que la première protège très bien », a précisé le DDe Serres.

Pourrait-on administrer la deuxième dose au-delà du délai fixé à 90 jours ? « Ce sera au gouvernement de décider », affirme-t-il.

Le président du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ), le DNicholas Brousseau, qui participait au même breffage, estime néanmoins que cette hypothèse pourrait être considérée, si les résultats sur l’efficacité se maintiennent.

« Les données à l’heure actuelle indiquent une protection élevée sans signe de diminution alors oui, c’est un élément qui pourrait être considéré de dépasser l’intervalle de 90 jours », a-t-il affirmé.

Les données préliminaires démontrent que la première dose du vaccin Pfizer-BioNtech et celui de Moderna offrent une protection de 80 % après 14 jours. Cette protection arrive cependant après 21 jours chez les personnes plus âgées. « On n’est pas protégé de façon instantanée », souligne le DBrousseau.

Cette protection peut atteindre jusqu’à 90 % dans les jours suivants.

Ce qui est encourageant, c’est que cette protection ne semble pas vouloir fléchir rapidement. « Le fait que [l’efficacité] ne diminue pas avec le temps, je pense que le message principal doit être de dire : donnons la première dose à plus de personnes vulnérables possibles », a soutenu le président du CIQ.

C’est d’ailleurs le pari fait par le gouvernement du Québec. Reste que chaque semaine, le CIQ effectue une surveillance de l’efficacité et donc, si on observait une diminution de la protection, la situation serait signalée.

La campagne de vaccination s’est amorcée au Québec le 14 décembre dans deux CHSLD de la province. L’administration de la deuxième dose doit débuter vers la mi-mars, a confirmé à La Presse, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).