(Ottawa) Le premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, dit s’être engagé auprès de son homologue canadien Justin Trudeau à faire son possible pour envoyer des doses de vaccins contre la COVID-19 au Canada.

« Heureux d’avoir reçu un appel de mon ami Justin Trudeau. Je lui ai assuré que l’Inde ferait de son mieux pour faciliter l’approvisionnement en vaccins contre la COVID que le Canada tente d’obtenir », a écrit le dirigeant indien dans un message publié sur son compte Twitter, mercredi midi.

Dans le compte rendu de l’échange fourni par le bureau du premier ministre du Canada, on note que les deux dirigeants ont « discuté des efforts importants que l’Inde a déployés en vue de promouvoir la fabrication et l’approvisionnement de vaccins », ce qui a apporté « un soutien essentiel à des pays à travers le monde ».

Les deux hommes ont par le fait même « convenu de travailler ensemble pour assurer l’accès aux vaccins » et de « la nécessité de répondre à la pandémie de manière concertée dans le monde », est-il indiqué dans ce sommaire transmis quelques heures après le résumé gazouillé par Narendra Modi.

Le vaccin à deux doses développé en partenariat avec l’Université d’Oxford a été expédié dans plus d’une vingtaine de pays au monde, dont le Royaume-Uni, l’Argentine, le Mexique ou encore le Maroc. Il a été approuvé le 29 janvier dernier par les autorités sanitaires de l’Union européenne.

Il n’est pas clair si les 20 millions de doses du vaccin d’AztraZeneca qu’Ottawa s’attend à recevoir d’ici la fin du troisième trimestre – sous réserve d’un feu vert de Santé Canada qui se fait encore attendre – viendront effectivement d’installations manufacturières de l’Inde.

Au gouvernement Trudeau, on note qu’elles ne seront pas expédiées à partir de pays de l’Union européenne ni depuis le Royaume-Uni, mais on ne fournira de détails sur les lieux de production « qu’après approbation et lorsque les doses seront en route », et ce, « pour des raisons de logistique et de planification ».

Les quelque 1,9 million de doses du vaccin d’Astra-Zeneca sur lesquelles le Canada mettra la main en vertu de l’initiative COVAX seront quant à elles produites en Corée du Sud. On s’attend à ce que 25 % des doses arrivent avant la fin du mois de mars, dans la mesure où le vaccin est approuvé par la santé publique.

L’opposition revendique un gain

L’entretien téléphonique avec Narendra Modi ne figurait pas à l’itinéraire du jour de Justin Trudeau, et celui-ci n’y a pas fait allusion mercredi matin lorsqu’on lui a demandé s’il avait parlé à son vis-à-vis indien. « Je peux souligner que l’Inde a été un excellent partenaire dans la lutte contre la COVID », a-t-il alors offert.

La députée conservatrice Michelle Rempel Garner s’en est attribué le mérite.

« Mise à jour : après cet échange, [Justin] Trudeau a appelé Narendra Modi. Merci au gouvernement indien d’avoir répondu à l’appel. La pression politique de l’opposition fonctionne », s’est-elle félicitée sur Twitter en relayant une vidéo d’elle questionnant la ministre de l’Approvisionnement Anita Anand à ce sujet en comité.

Les relations diplomatiques entre le Canada et l’Inde sont loin d’être au beau fixe.

En plus d’avoir été mises à rude épreuve lors du voyage de Justin Trudeau, en 2018, elles viennent se corser encore après que le premier ministre canadien a exprimé son soutien envers le mouvement de contestation des agriculteurs indiens.

La sortie de Justin Trudeau a été interprétée comme une ingérence dans les affaires intérieures du pays et elle avait valu au haut-commissaire du Canada, Nadir Patel, une convocation du ministère des Affaires étrangères à New Delhi en décembre dernier.