(Montréal) Le Conseil pour la protection des malades (CPM) avertit le gouvernement du Québec qu’il pourrait faire usage de tous les moyens légaux possibles afin d’empêcher l’application d’un protocole de priorisation dans les unités de soins intensifs au cas où elles atteindraient un niveau extrême d’occupation.

Lors d’une conférence de presse tenue le 12 janvier, la sous-ministre adjointe au ministère de la Santé et des Services sociaux, la Dre Lucie Opatrny, a déclaré que la hausse du nombre d’hospitalisations causée par la COVID-19 avait fragilisé des hôpitaux au point où il pourrait y avoir éventuellement plus de patients aux soins intensifs que de lits disponibles.

La Dre Opatrny avait alors ajouté que des simulations sur le protocole national de triage pour l’accès aux soins intensifs avaient déjà lieu et qu’il pourrait y avoir recours à ce protocole au cours des semaines suivantes.

Le 11 janvier, il y avait plus de 1400 hospitalisations liées à la COVID-19 au Québec ; ce nombre avait reculé à 1324 mardi, le 26 janvier.

Or, le Conseil pour la protection des malades estime qu’il ne devrait pas y avoir d’application du protocole tant et au moins aussi longtemps qu’une dizaine d’actions ne soient prises sans délai par le gouvernement.

Parmi ces mesures : offrir un poste permanent et à temps plein aux infirmières à temps partiel, faire augmenter le rythme des interventions électives devenues urgentes, inviter les médecins à la retraite à revenir, demander aux spécialistes qui œuvrent dans des spécialités non essentielles à travailler aux soins intensifs et passer des ententes avec toutes les cliniques médicales spécialisées.

Le Conseil pour la protection des malades réclame aussi de Québec qu’il intensifie le recrutement de préposés aux bénéficiaires, qu’il fournisse du matériel de protection adéquat à tout le personnel soignant et qu’il insiste auprès de ce personnel pour qu’il subisse des tests de détection de la COVID-19 et qu’il se fasse vacciner.

Et au besoin, une nouvelle demande d’aide au personnel médical de la Croix-Rouge et des Forces armées canadiennes devrait être signifiée.

Le président du Conseil, Paul Brunet, assure que la possibilité de recours au protocole national de triage pour l’accès aux soins intensifs a semé de l’inquiétude chez les personnes et les organismes liées au CPM. Dans sa lettre transmise mardi aux ministres Christian Dubé, Lionel Carmant et Marguerite Blais, il propose que l’État tienne un débat sur la pertinence de ce protocole et son application.

Il y a deux semaines, il y avait au Québec 140 000 chirurgies en attente et plusieurs activités étaient délestées en partie ou en totalité.