(Montréal) La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations scolaires ont écrit au ministre de l’Éducation Jean-François Roberge et à son collègue de la Santé Christian Dubé pour les intimer à adopter le « principe de précaution » lorsqu’il est question de la transmission de la COVID-19 par aérosols dans les écoles.

Dans une lettre datée de vendredi et adressée également au Directeur national de santé publique, Horacio Arruda, les syndicats rappellent qu’ils réclament l’amélioration de la ventilation dans les établissements scolaires depuis des années.

« Nous réclamons depuis des dizaines d’années que des actions soient prises pour assurer une meilleure qualité de l’air dans nos écoles et nos centres, mais en raison des politiques d’austérité, nous sommes aujourd’hui dans l’obligation d’ouvrir les fenêtres des classes en plein hiver, ce qui est tout à fait inconcevable », déplorent-ils dans leur missive.

Dans la « situation d’urgence » actuelle, ils demandent au gouvernement d’agir immédiatement pour protéger les enfants et le personnel scolaire.

Ils exigent entre autres de fermer les locaux des écoles qui ne sont pas ventilés, de retirer immédiatement les femmes enceintes des établissements et de constituer un calendrier d’entretien et de tests, qui serait rendu public.

Les syndicats réclament une fois de plus d’avoir recours aux purificateurs d’air comme « solution d’appoint » dans les classes. Ces appareils ne font pas l’unanimité parmi les experts, la santé publique jugeant qu’ils pourraient même nuire s’ils sont mal installés.

En entrevue, Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire, a souligné que les purificateurs d’air seraient placés par des professionnels qui sauraient comment ils fonctionnent.

« Dans les recommandations, on ne dit pas non aux purificateurs d’air. Mais comme mesure d’appoint, ça pourrait être intéressant », a-t-il soutenu au bout du fil.

Des tests partout

Les syndicats sont restés sur leur faim face aux tests sur la présence de dioxyde de carbone effectués par le ministère jusqu’à maintenant.

Au début du mois, le ministre Roberge avait dévoilé que sur un échantillon de 1369 classes, seuls 3 % des locaux posaient problème — et ceux-ci ne doivent plus être utilisés en attendant une solution de rechange. Le gouvernement a annoncé son intention de faire le tour des quelque 3300 écoles.

Dans cet échantillon, une moyenne de 804 parties par million (ppm) a été détectée dans les classes. Québec s’était donné une norme acceptable de 1000 ppm, bien qu’une norme de 5000 ppm soit tolérée en milieu de travail.

Or, selon les syndicats, tous les locaux des écoles doivent être testés, pas seulement les classes. Et l’entièreté des écoles de la province doivent être inspectées, le plus tôt possible.

« La moyenne, c’est souvent que tu en as vraiment au-dessus et en dessous. Nous, on veut les données claires, nettes et précises. On se doit d’être diligent dans la qualité de l’air », a plaidé M. Pronovost.

« Que le gouvernement cesse de cacher des données, qu’il nous mette ça précisément, qu’il ne nous parle pas de moyenne et qu’il prenne des tests partout dans l’ensemble des édifices scolaires au Québec. Ça fait des années que ça devrait être fait. »