(Toronto) Le premier ministre de l’Ontario a défendu mercredi son ordonnance de rester à la maison, alors que plusieurs jugent que la nouvelle mesure pour contrer la propagation de la COVID-19 sème la confusion.

Doug Ford a souligné que les Ontariens devaient « utiliser leur meilleur jugement » pour déterminer s’ils doivent quitter ou non leur résidence.

En vertu de la nouvelle ordonnance qui entre en vigueur jeudi, les citoyens de l’Ontario doivent rester à la maison, sauf pour des sorties essentielles, dont l’accès aux soins de santé, l’épicerie et l’exercice à l’extérieur.

Le gouvernement a également limité les heures d’ouverture des commerces non essentiels offrant actuellement la livraison et le ramassage en bordure de rue entre 7 het 20 h. Il a aussi imposé une limite de cinq personnes pour les rassemblements en plein air.

Certains estiment que la définition d’une sortie essentielle n’est pas claire et les motifs d’exécution de l’ordonnance ne sont pas encore connus.

La province prévoyait énoncer des directives mercredi soir pour préciser les paramètres de l’ordonnance aux forces de l’ordre.

De sombres projections

L’ordonnance a été annoncée mardi alors que la province déclarait l’état d’urgence — sa deuxième depuis le début de la pandémie de COVID-19, au printemps dernier. L’ordonnance prévoit notamment de reporter jusqu’au 10 février le retour en classe des élèves dans les écoles de cinq « zones chaudes » du sud de l’Ontario : Toronto, Hamilton, Peel, York et Windsor-Essex. Les garderies resteront cependant ouvertes.

Les nouvelles restrictions ont été annoncées quelques heures après que la province a publié de sombres projections, qui montrent que le système de santé de l’Ontario est en passe d’être débordé par le virus.

L’un des experts à l’origine des projections a déclaré que si le taux de positivité à la COVID-19 atteignait 5 %, plus de 20 000 nouveaux cas seraient recensés chaque jour d’ici le milieu de février. Si ce taux grimpait à 7 %, on atteindrait 40 000 nouveaux cas par jour.

Les projections indiquent également que les décès dus à la COVID-19 dépasseront ceux de la première vague de la pandémie à moins que les Ontariens ne réduisent considérablement leurs contacts.

Mise à jour de mercredi

L’Ontario a signalé mercredi 2961 nouveaux cas de COVID-19 et 74 décès supplémentaires liés au virus.

De ces 2961 nouveaux cas, 738 étaient recensés à Toronto, 536 dans la région de Peel et 245 dans le comté de Windsor-Essex. On compte aussi 219 nouveaux cas dans la région de York et 171 à Hamilton. Selon le ministère de la Santé, plus de 50 900 tests ont été effectués depuis le dernier rapport quotidien.

Le gouvernement prévoit par ailleurs administrer d’ici le 15 février la première dose de vaccins dans tous les foyers de soins de longue durée et les résidences pour aînés à haut risque. Le gouvernement affirme qu’il est maintenant en mesure de transporter le vaccin Pfizer-BioNTech en toute sécurité dans les établissements de soins de longue durée, ce qui lui a permis d’accélérer les vaccinations dans les maisons de retraite.

Les foyers de soins de longue durée ont été durement touchés pendant la pandémie, avec 3063 résidents morts de la COVID-19 depuis mars dernier.

La province a déclaré qu’elle avait administré jusqu’à mercredi plus de 144 000 doses et qu’environ 8000 personnes ont maintenant reçu les deux doses. Le gouvernement se concentre actuellement sur la vaccination des travailleurs de la santé et des établissements de soins de longue durée. La cohorte des plus de 80 ans sera la première à recevoir le vaccin lorsque l’Ontario entamera la deuxième phase, en avril.