(Ottawa) L’armée canadienne fait face à une éclosion de COVID-19 en Lettonie, où un nombre non spécifié de militaires ont été déclarés positifs.

Le ministère de la Défense nationale a confirmé mardi que des militaires au camp Adazi, près de Riga, la capitale, avaient contracté le virus, sans donner de chiffres plus précis « pour des raisons de sécurité opérationnelle », a indiqué le porte-parole du ministère de la Défense, Daniel Le Bouthillier, dans un communiqué.

Le Canada a déployé 540 militaires en Lettonie, où l’armée canadienne dirige un groupement tactique de l’Alliance atlantique qui comprend des troupes de neuf autres pays pour empêcher les incursions russes en Europe de l’Est et dans les pays baltes. Selon certains médias, des militaires d’autres pays alliés ont également contracté le virus, et les responsables de l’OTAN et de la Lettonie se démènent pour contenir l’éclosion.

La Grande-Bretagne, l’Allemagne et les États-Unis dirigent des groupements tactiques similaires en Estonie, en Lituanie et en Pologne, qui ont tous été créés lorsque la Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014.

L’armée canadienne a précisé mardi que depuis le début de la pandémie, en mars, 732 militaires avaient été déclarés positifs, soit une augmentation de 56 cas depuis le bilan de la semaine dernière. Par ailleurs, 32 de ces militaires souffraient encore de la maladie, soit plus du double des 15 malades signalés la semaine dernière.

Aussi une éclosion au Koweït

Le contingent canadien était arrivé en Lettonie en juillet dernier, après que leur avion a fait demi-tour en raison de crainte que les militaires aient pu être exposés à la COVID-19 avant de quitter le Canada. Bien que de tels déploiements durent souvent six mois, M. Le Bouthillier a déclaré qu’Ottawa et Riga discutaient du moment où le contingent pourrait être remplacé.

Cette éclosion au sein d’un déploiement canadien fait suite à une autre survenue au Koweït au début de décembre. Le Canada compte des centaines de soldats au Moyen-Orient, qui participent à la lutte menée par les États-Unis contre Daech.

Tous les militaires infectés en Lettonie sont en isolement, a précisé M. Le Bouthillier, et l’on tente de retracer leurs contacts pour limiter la propagation de la maladie.

L’ambassadeur de Lettonie au Canada n’a pas voulu révéler l’étendue de l’éclosion, mais il a soutenu que la situation « était maîtrisée », après que son gouvernement a mis en place un centre de dépistage rapide au camp Adazi et imposé d’autres mesures pour prévenir de nouvelles infections. Il a également minimisé toute menace pesant sur l’intégrité et la capacité de combat du groupement tactique.

La Lettonie, comme de nombreux pays, a connu une augmentation du nombre de nouveaux cas de COVID-19 ces dernières semaines, avec plus de 1800 signalés le 31 décembre — le bilan quotidien le plus élevé à ce jour. Plus de 500 nouvelles infections étaient signalées dimanche.