Le total de cas de COVID-19 au Canada a dépassé les 300 000, indiquant une accélération du rythme de propagation de la maladie au pays.

Des experts en santé se montrent inquiets – mais pas surpris – à l’égard de la croissance rapide de la propagation au cours des dernières semaines.

Ce seuil est atteint moins d’un mois après que le Canada eut franchi la barre des 200 000 cas le 19 octobre.

Environ quatre mois s’étaient écoulés entre l’atteinte du niveau de 100 000 cas au pays et celui de 200 000, laissant croire que la propagation s’accélère même si un certain nombre de cas sont résolus.

Le total de cas de COVID-19 diffère du nombre de cas actifs. Le Canada comptait environ 50 000 cas actifs, lundi après-midi, tandis que près de 240 000 personnes s’étaient rétablies et que plus de 11 000 Canadiens étaient morts des complications de la maladie.

Caroline Colijn, épidémiologiste à l’Université Simon Fraser, a dit croire que la trajectoire de croissance était inquiétante.

« Nous l’avons vu en Europe et au Royaume-Uni et aux États-Unis, et maintenant à travers le Canada – la tendance est vraiment constante », a-t-elle fait valoir.

« C’est une situation qui peut submerger les systèmes de santé dans les démocraties occidentales. Et cela peut arriver très rapidement. »

Mme Colijn anticipe que le Canada pourrait atteindre les 400 000 cas au début décembre si la trajectoire actuelle se poursuit.

Le Canada comptait en moyenne environ 4500 nouveaux cas quotidiens au cours de la dernière semaine, et la docteure Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique, affirmait vendredi que le nombre de cas quotidiens pourrait grimper à plus de 10 000 au début décembre.

Le docteur Ilan Schwartz, un expert des maladies infectieuses à l’Université de l’Alberta, a affirmé que des « restrictions à grande échelle » étaient nécessaires pour empêcher les montées fulgurantes de cas projetées par Mme Colijn et d’autres experts en modélisation.

Il a dit croire que les gouvernements se devaient de promouvoir des mesures simples et agressives, et de continuer de mettre l’accent sur le fait « que les gens doivent réellement changer leurs plans et minimiser leurs interactions en personne ».

« Car ce n’est vraiment qu’une question de temps – et nous parlons de semaines, pas de mois – avant que les unités de soins intensifs ne soient complètement submergées et incapables de fournir les soins de base à la population », a-t-il soutenu.