(Québec) La députée libérale Marwah Rizqy presse le gouvernement Legault de procéder sans délai à l'« état des lieux » pour cibler les écoles mal ventilées et corriger le tir alors que la pandémie gagne du terrain dans les écoles. La Presse révélait jeudi que Québec ne possède aucune donnée sur l’état des systèmes de ventilation des écoles.

« Sincèrement, on n’a pas le temps de niaiser », a lancé la porte-parole libérale en matière d’éducation. « L’hiver s’en vient, là. Vous avez la preuve, les décorations de Noël sont sorties à l’Assemblée nationale », a-t-elle ajouté, avec ironie.

Elle prend exemple sur la problématique récente du plomb dans l’eau potable dans les écoles. « On a fait le tour de la situation dans toutes les écoles, on a corrigé les points d’eau. […] Là, on s’en va en guerre, puis vous êtes en train de me dire qu’on n’aura pas tout notre équipement pour [y aller]. On est condamné à l’échec ! »

Combien de classes au Québec sont mal ventilées ? En réponse à une demande de La Presse faite en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, le ministère de l’Éducation nous a indiqué qu’il « ne détient pas de rapport concernant l’état des systèmes de ventilation de toutes les écoles de la province ».

Il appartient aux centres des services scolaires et aux commissions scolaires de procéder à l’entretien de leurs bâtiments, soutient le ministère de l’Éducation.

Le ministre Roberge a affirmé jeudi dit qu’il a demandé en juin une reddition de compte aux centres de services scolaires dont les résultats lui parviendront d’ici la fin novembre. « Ça va nous permettre d’avoir un tableau de bord national sur l’aération et la ventilation », assure le ministre.

« C’est toujours la même histoire avec M. Roberge, il pellette ça dans la cour des directions d’école », a déploré Mme Rizqy. « Ça prend du leadership. Puis savez-vous quoi ? Quand on est ministre, habituellement c’est à nous que revient la preuve de leadership », a-t-elle ajouté.

Le Parti libéral et Québec solidaire réclament que les classes des écoles du Québec soient dotées de détecteurs de monoxyde de carbone pour vérifier la qualité de l’air ainsi que de purificateurs d’air.

Sur Twitter, la députée péquiste Véronique Hivon a affirmé qu’il est « consternant » d’apprendre l’absence de données sur la ventilation. « L’importance de la ventilation, compte tenu de la transmission par aérosols, est connue depuis des mois. Novembre : alors qu’il a fait le choix de classes pleines, que le [nombre] de cas scolaires a doublé depuis octobre, le gouvernement n’a toujours pas de portrait ! », a-t-elle écrit.

Les syndicats, partis de l’opposition, médecins, ingénieurs et parents soulevaient des doutes sur la ventilation dans les écoles du Québec dans le contexte de la pandémie, au début de l’année scolaire. Dès lors, le ministre Roberge assurait qu’« un rappel a[vait] été fait au réseau scolaire pour s’assurer que la ventilation soit adéquate ». Mercredi, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a affirmé sur les ondes du 98,5 FM qu’un plan concernant la ventilation aurait dû « être fait depuis longtemps ».

L’OMS a récemment changé ses directives pour confirmer la transmission du virus par aérosols. Mardi, le gouvernement Legault a indiqué qu’un comité d’experts a été formé pour lui proposer des solutions. Il se dit prêt à agir rapidement « si on a besoin d’avoir des purificateurs d’air, si on a besoin de prendre des mesures temporaires qui vont être sûrement dispendieuses ».

- Avec Marie-Eve Morasse