(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau « espère » que le pays ne sera pas plongé, une fois de plus, dans un confinement national.

Il a fait ce commentaire alors que l’Agence de la santé publique dévoilait ses plus récentes projections. Si le taux de contacts reste au niveau actuel, la courbe épidémiologique reprendrait de plus belle et on pourrait voir jusqu’à 8000 cas par jour au pays au mois de décembre, selon les prévisions de vendredi.

l’Agence demande donc aux Canadiens de diminuer leurs contacts de 25 % afin de ralentir la progression de la COVID-19 au pays.

Dans les dernières semaines, les provinces et territoires ont pris des mesures pour restreindre les allées et venues de leurs citoyens. Mais chacun doit y mettre du sien, dit le premier ministre.

« La réalité, c’est que nous n’allons pas passer à travers cette crise en comptant seulement sur les mesures de santé publique ou les mesures des gouvernements. En tant qu’individus, nous nous devons de faire notre part, de réduire nos contacts, de faire attention », a insisté M. Trudeau, lors d’une conférence de presse vendredi.

Mais ce ne sont pas tous les citoyens qui peuvent se permettre de diminuer leurs contacts de la sorte, a reconnu l’administratrice en chef de la santé publique, la Dre Theresa Tam.

De nombreux travailleurs essentiels doivent toujours se rendre au travail et les familles doivent composer avec un ou des enfants qui vont à l’école.

« C’est une estimation pour l’ensemble de la communauté ou l’ensemble de la société. […] Ce n’est pas tout le monde qui peut travailler de la maison, alors nous devons soutenir ces travailleurs essentiels qui amènent de la nourriture sur nos tables, qui travaillent dans des épiceries, par exemple, a-t-elle dit. Collectivement, nous devons réduire nos contacts autant que possible. »

Questionné au sujet d’un confinement national, M. Trudeau a tenté de se montrer rassurant.

« On a utilisé le gros marteau d’un confinement national au printemps, maintenant, on a des outils un peu plus raffinés », a-t-il dit en réponse à une journaliste.

« On sait quelles institutions ou quelles entreprises sont plus enclines à créer de la propagation, des éclosions de la COVID-19, et donc nous agissons de façon plus ciblée. Nous portons maintenant des masques, nous avons une application Alerte COVID qui aide — et j’encourage tout le monde à la télécharger —, ce sont des choses que nous pouvons faire qui vont aider à contrôler cette éclosion, cette deuxième vague, sans avoir à faire — je l’espère — un confinement national », a-t-il ajouté.

Un de ces « outils » visant à réduire la propagation du coronavirus est cependant peu utilisé.

L’application Alerte COVID a été téléchargée plus de 4,9 millions de fois depuis son lancement, mais vendredi, on comptait environ 2900 Canadiens qui l’avaient utilisée pour avertir leurs contacts d’un résultat positif de la COVID-19.

Ce chiffre paraît bien peu, alors qu’on comptait 3000 nouveaux cas de COVID-19 dans les 24 dernières heures dans l’ensemble du pays.

Les personnes qui ont reçu un test positif peuvent entrer une clé à usage unique fournie par leurs autorités de la santé publique dans l’application sur leur téléphone mobile. Cette application avertit ensuite, de façon anonyme, toutes les personnes s’étant trouvées à proximité afin qu’elles s’isolent et subissent un test de dépistage.

Le gouvernement fédéral a annoncé une mise à jour de l’application qui permettra aux utilisateurs qui ont obtenu un résultat positif d’inscrire la date d’apparition des symptômes ou la date du test, permettant de mieux informer leurs contacts de la période où ils étaient le plus contagieux.

« Alerte COVID respecte toujours la vie privée des Canadiens. Ces nouvelles fonctionnalités sont optionnelles », précise-t-on par communiqué de presse.