(Québec) Il faut sauver le réseau de la santé du Québec, menacé par la deuxième vague de COVID-19, a claironné le premier ministre François Legault, mercredi.

Le réseau est rendu fragile par une hausse récente et constante du nombre d’hospitalisations, a-t-il observé en conférence de presse, en ajoutant que si la tendance se maintient il faudra reporter des chirurgies, comme au printemps, et accepter une rupture de services.

Ce sombre tableau a été dessiné par le premier ministre, qui n’a pas caché son inquiétude, en constatant que le nombre d’hospitalisations de patients atteints du virus avait pratiquement doublé en deux semaines, passant de 168 à 409.

À ce rythme, a-t-il calculé, on aura 1600 nouvelles hospitalisations d’ici un mois, un scénario qui rendra le réseau de la santé, déjà fragile avant le début de la pandémie, encore plus fragile.

Dans les circonstances, son message à la population était le suivant : « on reste chez nous », pour casser la deuxième vague de propagation de la COVID-19.

À l’approche du long congé de l’Action de grâce, il a donc réaffirmé qu’il fallait réduire au minimum les contacts sociaux dans les prochaines semaines pour espérer avoir une chance de briser cette vague qui déferle depuis plus d’un mois sur tout le Québec, dont plus de 75 % de la population est désormais en zone rouge, soit en alerte maximale.

M. Legault n’avait cependant aucune nouvelle mesure à annoncer mercredi.

L’important, à court terme, consiste donc à « sauver le réseau de la santé », a insisté M. Legault, qui était accompagné en conférence de presse du ministre de la Santé, Christian Dubé, et du directeur national de la santé publique, le Dr Horacio Arruda.

Notre réseau de la santé est à risque actuellement.

Le premier ministre François Legault

« La situation est critique », mais « pas désespérée », a nuancé le Dr Arruda, réclamant un « effort collectif majeur » à court terme.

De mardi à mercredi, le Québec a rapporté 900 nouveaux cas, pour un total de 81 914, depuis le début de la pandémie, en mars. Le total de décès s’élève à 5906.

On dénombre aussi 12 hospitalisations de plus que la veille, pour un total de 409.

Le Québec compte désormais 600 éclosions actives, une centaine de plus que la veille.

« On n’aura pas le choix de faire du délestage additionnel », si le nombre d’hospitalisations continue d’augmenter dans les prochaines semaines, a constaté le ministre de la Santé.

Pendant ce temps, le réseau doit composer avec l’absence, pour différentes raisons, d’une partie importante de son personnel, devant fonctionner malgré un déficit de 6000 personnes actuellement.

Au printemps, plusieurs dizaines de milliers de chirurgies, incluant des cas de cancer ou de maladies cardiaques, ont dû être reportées, souvent pour un temps indéterminé, faute de personnel ou en raison des lits réservés pour des hospitalisations reliées au virus.

Sur son fil Twitter, le premier ministre a dit que « tous les gouvernements de la planète sont confrontés à une crise sans précédent et ont à prendre des décisions difficiles ».

Malgré tout, il se dit confiant de pouvoir « casser cette 2e vague », invitant la population à ne pas céder au découragement.

Au début du mois, il avait demandé à la population située en zone rouge de faire un effort particulier durant 28 jours. Mercredi, il n’a pu s’engager à ne pas prolonger les fermetures de certains secteurs d’activité et les interdits de rassemblements après cette date.

« Je ne peux pas répondre à cette question-là », a-t-il dit, lorsqu’il a été interpellé à ce sujet.