(Québec) Le PQ et Québec solidaire ont des réticences quant à l’application Alerte COVID, la traitant comme un « gadget » peu efficace et qui pourrait créer des débordements dans les centres de dépistage.

Les deux partis d’opposition ont exigé mardi que le gouvernement Legault présente les avis de la santé publique au sujet de cette appli, alors que le premier ministre incitait lundi les Québécois à la télécharger sur leur téléphone intelligent.

Le leader parlementaire péquiste Martin Ouellet a rappelé que des experts qui sont venus l’été dernier en commission parlementaire ont minimisé les bienfaits qu’une telle application pouvait apporter dans la lutte au coronavirus.

« Si ce n’est pas efficace, si ce n’est pas utile, qu’est-ce que c’est ? C’est un gadget », a-t-il laissé tomber. Le PQ déposera mardi une motion pour que Québec réitère qu’un employeur ne peut exiger d’un employé qu’il télécharge Alerte COVID. François Legault et le ministre Éric Caire ont plusieurs fois affirmé lundi que l’application pouvait être téléchargée sur une base volontaire.

Le leader parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, souhaite pour sa part être rassuré par la santé publique, alors qu’il doute à son tour de « l’utilité et la fiabilité d’une telle application ».

« La question fondamentale, c’est : Est-ce que cette application va nous aider à lutter contre la deuxième vague ou est-ce qu’elle va nuire à notre lutte contre la deuxième vague ? Et ça, ce n’est pas une question théorique, c’est une question très, très concrète », a-t-il dit mardi.

« Cette application utilise une technologie fragile, une technologie inadaptée. Dans plusieurs pays dans le monde, on a déployé l’application et ça a généré, en très grand nombre, des faux positifs […]. Ça a provoqué des vagues de gens qui se sont présentés dans des cliniques de dépistages et ça a donc congestionné le système de dépistage », a-t-il prévenu.

Du côté du Parti libéral, la cheffe Dominique Anglade a affirmé que « l’heure est à se serrer les coudes » et encourage les citoyens à télécharger Alerte COVID.

« Au mois d’août, les experts qu’on a entendus ont soulevé différents enjeux. Le premier, c’était au niveau de l’efficacité. La première affaire qu’il faut savoir, ça prend un nombre suffisant [d’utilisateurs]. Alors nous, de notre côté, on l’a téléchargé pour s’assurer qu’on ne fait pas partie du problème, mais plutôt de la solution », a déclaré la députée libérale Marwah Riqzqy.

À ce jour, Alerte COVID a été téléchargée 3,4 millions de fois au Canada. Seules l’Alberta et la Colombie-Britannique n’ont pas incité leurs citoyens à la télécharger.