La brasserie montréalaise l’EtOH, dans le quartier Villeray, a dû fermer temporairement ses portes la semaine dernière à la suite de la détection d’au moins trois cas de COVID-19, dont certaines se sont produites sous son toit. Il s’agit, selon le propriétaire, de deux employés qui ont pris un verre sur place après leur quart de travail avec un client infecté, mais asymptomatique.

La Presse a appris que quatre autres clients qui ont fréquenté l’endroit dans les jours suivant l’infection ont aussi reçu un diagnostic positif depuis le week-end. Un des employés, asymptomatique à ce moment-là, s’occupait de l’accueil lorsque le groupe de 14 personnes s’est présenté, samedi dernier, et a occupé deux tables différentes.

Les mesures de prévention de la brasserie l’EtOH ont été respectées à la lettre, affirme Alex Bédard, un étudiant au MBA qui faisait partie de groupe comptant les quatre personnes infectées. Les employés sur le plancher portaient tous des masques, les tables étaient séparées par des panneaux de Plexiglas et les convives se sont fait interdire de passer d’une table à l’autre. Le nom et le numéro de téléphone de tous les clients a aussi été inscrit dans un registre.

Le restaurant a contacté de son propre chef tous les clients qui ont fréquenté l’endroit pendant que les employés infectés y travaillaient. « Je n’ai aucun reproche à faire à l’administration. Tout le monde s’est lavé les mains en entrant. Les règles ont été appliquées de façon très rigoureuse » commente M. Bédard. Les quatre clients qui ont reçu leur diagnostic positif depuis le week-end ne connaissaient pas d’autres personnes infectées dans leur entourage, selon M. Bédard.

Toutes les personnes infectées se porteraient bien pour le moment et auraient des symptômes légers, selon nos informations.

Le propriétaire du restaurant, François Bélanger, estime qu’il aurait été impossible de réagir plus rapidement que ce qui a été fait. « Malheureusement, le risque zéro n’existe pas. Nous sommes allés beaucoup plus loin que ce qu’exigeaient les mesures de prévention du gouvernement, dit-il. On a agi très rapidement, avec diligence et de façon très responsable »

« C’est inévitable que des situations semblables vont se reproduire au cours des deux prochaines années », estime M. Bélanger. « Je suis vraiment ambivalent par rapport à toute la mauvaise presse qu’on fait aux bars. Je pense qu’on est les boucs émissaires. On a fermé alors qu’il n’y avait qu’un seul cas confirmé dans notre personnel. Je pense qu’on a eu le contrôle et que j’ai géré les cas de façon spectaculaire.

Selon des données de la Santé publique transmises à La Presse, Montréal compte actuellement 17 cas actifs dont l’infection a été liée à quatre restaurants, deux bars et deux centres de conditionnement physique.

La direction de la santé publique n’a pas voulu commenter la situation à l’EtHO, soulignant qu’elle ne confirme jamais des cas spécifiques.