(Ottawa) Le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, affirme que les communautés autochtones ont été confrontées à une augmentation alarmante des cas de COVID-19 au cours des dernières semaines.

M. Miller dit que 673 cas de COVID-19 ont été signalés au total dans les communautés des Premières Nations, et qu’environ 130 d’entre eux sont des cas actifs actuellement.

Il ajoute que les communautés autochtones ont réussi à faire face à la première vague de COVID-19 avec des mesures qui ont limité la propagation du virus.

Ces mesures comprenaient la fermeture des communautés aux étrangers et l’imposition de restrictions locales sur les rassemblements. On s’est également assuré que les gens respectaient les protocoles de base en matière de santé et d’hygiène.

La réouverture des écoles, des entreprises et des lieux où la distanciation physique n’est pas possible fait partie des facteurs expliquant la hausse.

Perry Bellegarde, le chef national de l’Assemblée des Premières Nations, affirme que les communautés autochtones font partie des populations les plus vulnérables du Canada et ont besoin de plus d’aide pour assurer leur sécurité.

« Les Premières Nations font face à des réalités uniques qui nécessitent des approches uniques », a déclaré M. Bellegarde. « Ceux qui vivent dans la pauvreté ou dans les zones rurales ont besoin de plus de soutien et de ressources, y compris un soutien social et sanitaire pour les familles. »

Le Dr Evan Adams, médecin hygiéniste en chef adjoint de Services aux Autochtones Canada, a indiqué que la plus grande préoccupation était de s’assurer que les plus de 650 communautés autochtones sont prêtes pour d’éventuelles éclosions de COVID-19.

Sa communauté d’origine sur l’île de Vancouver, la nation Tla’amin, a été aux prises avec une flambée de plus de 30 cas.

« C’est effrayant pour eux et c’est effrayant pour nous », a-t-il confié. « Nous voulons qu’ils soient préparés et qu’ils n’aient pas peur. »

M. Miller a indiqué que le gouvernement fédéral avait fourni un total de 2,2 milliards aux communautés autochtones. « Cela a été déployé selon une formule basée sur le bien-être de la population et de la communauté. »

Il a noté que le gouvernement avait rendu les programmes de financement flexibles afin que les communautés autochtones aient beaucoup d’options sur la façon de faire face aux éclosions de COVID-19.

M. Miller a ajouté qu’une « épidémie cachée » de problèmes de santé mentale frappe aussi les peuples autochtones.

« Nous déployons 82,5 millions pour lutter contre l’épidémie de problèmes de santé mentale, qui en fait a coûté plus de vies autochtones que la COVID au cours de la même période. »

Ces défis s’ajoutent aux problèmes auxquels les peuples autochtones sont confrontés depuis longtemps, notamment la surpopulation, le sous-financement, le manque d’infrastructures et l’accès limité à l’eau potable dans certaines collectivités.

« Toutes ces autres choses sont exacerbées par la COVID, mais sont toujours présentes dans l’esprit des gens », a souligné M. Miller.

Selon lui, les Canadiens doivent reconnaître que les communautés autochtones partaient avec un écart socio-économique qui les a rendues plus vulnérables à la COVID-19.

Le Dr Adams a indiqué que les communautés autochtones sont préoccupées par le fait d’avoir suffisamment d’équipement de protection individuelle et de savoir si elles auront accès à suffisamment de personnel médical pendant la deuxième vague de la pandémie à travers le Canada.

Il a ajouté que de nombreux Autochtones peuvent profiter de la saison de cueillette et de chasse pour rester à l’extérieur, en particulier ceux qui vivent dans des communautés éloignées et isolées.