La situation épidémiologique demeure préoccupante au Québec, alors que les autorités de santé publique ont rapporté mardi 799 nouvelles infections à la COVID-19, auxquelles s’ajoutent sept décès. On observe aussi un bond significatif de 35 hospitalisations.

Ces données portent le nombre total de personnes infectées à 73 450 dans la province. Si deux décès liés au virus sont survenus dans les 24 dernières heures, cinq autres qui se sont produits entre le 22 et le 27 septembre s’ajoutent au bilan. Celui-ci atteint maintenant un total de 5833 morts.

Le nombre d'hospitalisations, lui, connaît une hausse marquée. Avec 35 nouveaux patients admis, le Québec frise maintenant le seuil des 250 hospitalisations. De ce nombre, 41 personnes se trouvent aux soins intensifs. Mardi, le ministre de la Santé Christian Dubé a de nouveau appelé les Québécois à limiter leurs contacts « pour épargner notre système de santé, déjà fragilisé ».

En une semaine seulement, le Québec a donc connu une hausse marquée de 69 nouvelles hospitalisations. Celles-ci ont été en constante augmentation depuis la mi-septembre, même si dans les deux derniers jours, des réductions mineures de leur nombre avaient été observées. Le 27 septembre, le nombre de prélèvements réalisés s’élevait à 26 366. Quelque 1 440 827 cas se sont jusqu'ici révélés négatifs.

Montréal et Québec demeurent vulnérables

Au lendemain de l’annonce de leur passage en zone rouge dès mercredi à minuit, les régions de Montréal et de Québec ont de nouveau recensé un nombre élevé d’infections. La métropole rapporte 234 cas à elle seule. C’est tout près de 500 infections en deux jours, alors qu’hier, 245 autres avaient été signalées. À Laval, 64 nouveaux cas s'ajoutent également.

La Capitale-Nationale, elle, enregistre 169 nouveaux cas. C'est une hausse par rapport à la veille, où on avait cumulé 125 infections. Fait à noter: la Montérégie connaît aussi un bond important et rapporte 121 nouvelles infections, alors qu’elle n’en avait signalé que 81 la veille.

À l'échelle du Québec, la moyenne mobile sur sept jours frise maintenant les 700 nouvelles infections. Dimanche, tout près de 900 nouveaux cas ont été rapportés, un sommet depuis le printemps.

Ces chiffres sont « sans appel », a prévenu lundi le premier ministre François Legault, en qualifiant la situation de « critique ». Son gouvernement invite la population à suspendre sa vie sociale durant 28 jours pour inverser la tendance. Dans les zones rouges, incluant également Chaudière-Appalaches, on fermera les bars, les salles à manger, les cinémas, les salles de spectacles et plusieurs autres lieux de rassemblement.

La crainte avouée du gouvernement est que ces hausses d’infections laissent présager une augmentation des hospitalisations et des décès. « S'il vous plaît, respectez les consignes. Pas pour moi. Pas pour vous. Pour les autres », a imploré M. Legault lundi, en s’adressant principalement aux récalcitrants.

Gare aux « chevaux de Troie »

Pour la Dre Marie-Pascale Pomey, chercheuse au Centre de recherche du CHUM, prévenir cette hausse d’hospitalisations passera par des mesures de protection spécifiques pour les groupes de population à risque.

On connaît les plus vulnérables, c’est ce qu’on a appris de la première vague. Ça inclut bien sûr les personnes âgées, mais aussi les maladies cardiovasculaires, les gens en surpoids, les patients immunodéprimés.

Dre Marie-Pascale Pomey, chercheuse au CHUM

S’il veut renverser la tendance, le Québec devra s’assurer que ces populations ne soient pas en contact avec « des chevaux de Troie », soit des asymptomatiques qui portent le virus sans le savoir, dit la Dre Pomey.

« En réalité, le gouvernement a très peur que la deuxième vague touche ces populations. On verrait alors une explosions des demandes hospitalières, à un tel point qu’on ne pourrait plus maintenir l’activité normale pour les besoins courants », conclut-elle.