Le premier ministre François Legault doit confirmer lundi, à 17 h 30, que les régions de Montréal et de Québec passent en zone rouge, le palier d’« alerte maximale ». Il annoncera les « décisions difficiles » que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, laissait présager dimanche soir.

Alors que prend fin ce midi son isolement préventif, M. Legault tiendra une conférence de presse à Montréal en compagnie du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et le directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda.

Les derniers échanges entre le gouvernement et la Santé publique ont lieu pour déterminer les nouvelles restrictions qui seront imposées dans la métropole et la capitale.

« Il faut vraiment donner un coup dans nos deux grands centres, et ça va être très clair dans les prochaines heures », a affirmé Christian Dubé, lors de son passage à Tout le monde en parle, dimanche soir. La métropole et la capitale sont « les plus frappées en ce moment » et « sont très près d’une zone rouge. On va l’annoncer dans les prochains jours parce qu’on est rendu là ».

Des « décisions difficiles » seront prises avec le passage à cette alerte rouge, a-t-il prévenu. Le ministre a laissé présager la fermeture des bars et des salles à manger des restaurants, par exemple.

PHOTO FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a indiqué que la décision sera annoncée « dans les prochains jours », voire « les prochaines heures », lors de son passage à Tout le monde en parle dimanche.

Selon le code de couleurs, ils devaient être fermés dès le passage au code orange — le palier d’« alerte modérée » —, mais le gouvernement a fait le choix de ne pas aller de l’avant avec cette mesure à ce stade.

« C’était correct de garder les bars ouverts il y a un mois, deux mois. Les gens avaient besoin d’évacuer, d’avoir un peu de bon temps. Mais là, en ce moment, c’est comme si on a besoin de donner un coup », a expliqué Christian Dubé.

Il y aura des décisions difficiles pour les bars et les restaurants, il ne faut pas se le cacher.

Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Il a laissé entendre que d’autres secteurs d’activité seront touchés. Selon le code de couleurs du gouvernement, l’alerte rouge implique de faire « cesser les activités non essentielles pour lesquelles le risque ne peut pas être contrôlé suffisamment, en évitant autant que possible un confinement généralisé comme lors de la première vague de la pandémie ». Les gyms, les spas, les commerces de soins personnels et d’esthétique (comme les salons de coiffure) se retrouvent alors à risque de fermeture. Les cabinets de services professionnels et de santé, comme les dentistes, seraient ouverts seulement pour les cas jugés « urgents ou semi-urgents ». Des sports et des loisirs seraient également prohibés. Il faudra voir si le gouvernement va de l’avant avec toutes ces restrictions inscrites dans un document gouvernemental qui a fait l’objet d’une fuite.

« Il va falloir trouver dans la zone rouge un arrangement, un équilibre, pour qu’on puisse continuer à envoyer nos enfants à l’école, pour qu’on puisse continuer à travailler, qu’il y ait un minimum de commerces qui fonctionnent pour que l’économie fonctionne », s’est limité à dire le ministre Dubé.

Un message « clair »

À l’heure actuelle, dans les zones orange, les rassemblements privés, à domicile, sont limités à six personnes ou à un maximum de deux familles. À l’alerte rouge, il ne serait plus possible d’accueillir des invités. Les rassemblements privés sont limités à ceux qui habitent à la « même adresse seulement », selon le même document gouvernemental. Sans confirmer le recours à cette mesure pour Montréal et Québec, Christian Dubé a signalé que le message du gouvernement sera « clair » : « Ce qu’on va dire aux gens, c’est : restez chez vous. On va demander un sacrifice social important. »

« Dans la zone rouge, vous allez voir que la plupart des mesures qu’on est en train de finaliser […], et ça va se finaliser dans les prochaines heures, c’est comment on va minimiser l’impact social qu’une famille peut avoir. Est-ce qu’on va réduire le nombre de personnes qu’on peut avoir à la maison ? Ce sera des décisions très difficiles », a-t-il expliqué.

Christian Dubé a donné une réponse ambiguë lorsqu’il a été questionné à savoir si les policiers allaient pouvoir entrer dans les maisons pour vérifier le respect des mesures. « On ne voulait pas aller là, parce que ç’a été difficile, on a toujours pensé que les Québécois nous avaient suivi jusqu’à maintenant. Mais on le voit, est-ce que c’est parce que les gens sont tannés, […] mais il y a quand même une certaine façon de donner des pénalités. »

On ne voulait pas aller là, mais je pense qu’il va falloir aller là. Parce qu’il y a une catégorie de personnes qui n’écoutent pas et ce sont eux qui nous mettent dans le trouble.

Christian Dubé

Une source gouvernementale a signalé en soirée que les policiers n’auraient pas le feu vert pour agir sans mandat. On entend plutôt, comme cela est évoqué depuis plusieurs jours déjà, permettre aux policiers de donner sur-le-champ des amendes — des « constats portatifs » — à ceux qui font des partys et qui accueillent à la maison un nombre plus élevé de personnes que la limite permise.

De nouvelles restrictions sont nécessaires à Montréal et à Québec pour limiter la propagation du coronavirus, a soutenu Christian Dubé. Car « le danger, c’est de mettre à mal un système de santé qui est très fragile ».

La mairesse de Montréal appelle à la collaboration des citoyens

Les autorités ont signalé 896 nouveaux cas de COVID-19 au Québec, dimanche, pour un total de cas actifs de 4948 dans l’ensemble de la province. Deux décès ont été enregistrés au cours des 24 dernières heures, en plus de deux autres survenus entre le 20 et le 25 septembre, pour un total de 5825 victimes depuis le début de la pandémie.

Dans de nombreuses régions de la province, la situation est de plus en plus préoccupante. Montréal demeure l’épicentre avec, dimanche, 375 nouveaux cas.

« Ça m’inquiète, parce qu’on sait l’impact que ça a eu lors de la première vague. Ça a eu un gros impact bien sûr économique, mais je pense aussi beaucoup à la santé psychologique de la population », a confié la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui appelle les Montréalais à se « ressaisir » et à « minimiser les contacts au cours du prochain mois ».

La mairesse est impatiente de voir si le gouvernement et la Santé publique appliqueront unilatéralement les mesures associées à un passage en zone rouge. Elle croit que les fermetures devraient être ajustées en fonction des lieux d’éclosion propres à chaque région socio-sanitaire.

« Il faut faire des actions ciblées et un peu plus chirurgicales que d’avoir une seule solution pour tout », estime-t-elle, tout en assurant qu’« à Montréal, si on devait changer de couleur, indépendamment des actions qui vont être demandées, nous, on est prêts à être en appui et à soutenir le gouvernement et la Santé publique comme on l’a fait la première fois ».

Parmi les 896 nouveaux cas recensés dimanche, 375 sont à Montréal, 120 dans la Capitale-Nationale et 83 en Montérégie. Laval compte 64 nouveaux cas, Chaudière-Appalaches, 57, les Laurentides, 42, Lanaudière, 40, l’Estrie, 37, la Mauricie–Centre-du-Québec, 35, l’Outaouais, 14 et la Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine, 13. Le nombre de cas actifs s’élève presque à 5000 pour l’ensemble de la province.

PHOTO GRAHAM HUGHES, LA PRESSE CANADIENNE

Les moins de 39 ans représentent près de 40 % des cas positifs, selon les données cumulatives de la Trajectoire de santé publique.

La transmission chez les jeunes inquiète

Première fermeture d’une école secondaire, hôpitaux aux prises avec des éclosions, près de 50 résidences pour personnes âgées touchées… Les impacts de la deuxième vague sont déjà bien réels et les risques que les jeunes contaminent les plus vulnérables croissent aussi rapidement que le nombre de cas positifs, qui a grimpé de 896, dimanche – sa plus forte augmentation quotidienne depuis le 6 mai.

« C’est préoccupant. On avait vu la courbe monter et on se demandait quand on allait avoir 1000 cas par jour. On y est presque », observe la Dre Caroline Quach, pédiatre, microbiologiste-infectiologue, épidémiologiste et médecin responsable de l’unité de prévention et de contrôle des infections au CHU Sainte-Justine.

« Il faut aussi considérer que tous les tests prélevés n’ont pas encore été analysés. Et donc, il y a potentiellement plus de cas que ça quotidiennement. »

Les moins de 39 ans représentent près de 40 % des cas positifs, selon les données cumulatives de la Trajectoire de santé publique (TSP). Les jeunes, plus nombreux à contracter la COVID-19 cette fois-ci, sont davantage protégés des complications, ce qui pourrait expliquer un ratio plus faible d’hospitalisations et de décès jusqu’à maintenant. Mais il ne faut pas s’en réjouir trop vite, met en garde la Dre Quach, puisque les hospitalisations collatérales pourraient survenir à retardement.

Ce qui nous inquiète, c’est que la transmission chez les jeunes finisse par percoler chez les personnes vulnérables, et ça, les Américains l’ont démontré.

La Dre Caroline Quach

« Les CDC [Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis] ont publié un article jeudi qui démontre que lorsque les cas augmentent auprès des jeunes fréquentant le collège, l’impact sur les populations plus âgées et plus vulnérables survient quelques semaines plus tard. Et c’est là que les hospitalisations montent en flèche », poursuit la Dre Quach.

Avec des centaines de nouveaux cas par jour, les enquêtes épidémiologiques doivent se faire plus efficacement « pour qu’on soit capable de maîtriser ces éclosions-là », croit la Dre Quach.

« On ne peut pas se fier au téléphone et à la mémoire des gens. Ça prend un soutien technologique — tout en respectant la vie privée — qui serait capable d’identifier les contacts significatifs rapidement, de les isoler et de les faire tester rapidement au besoin », soutient la Dre Quach, qui juge que la Santé publique et le gouvernement du Québec devraient aller de l’avant avec une application de traçage.

École fermée, soins intensifs touchés et urgences débordées

En Montérégie, les parents des élèves de l’école secondaire Gérard-Fillion ont appris dimanche soir que l’établissement serait fermé jusqu’au 13 octobre en raison d’un nombre trop élevé de cas de COVID-19 « dans différentes classes de différents niveaux ». Les cours seront donnés en ligne.

« Il nous a été rapporté que beaucoup d’élèves avaient des contacts avec des élèves d’autres groupes-classes, souvent en dehors des heures de cours », indique la lettre publiée par un parent sur Twitter, dans laquelle il est également demandé à tous les élèves de l’école de s’isoler à la maison pour une durée de 14 jours.

À Québec, les 120 nouvelles infections positionnent le bilan au deuxième rang de la plus forte augmentation quotidienne des cas dans la Capitale-Nationale depuis le début de la pandémie. Deux hôpitaux de Québec se retrouvent aux prises avec des éclosions : l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie (IUCPQ), où 36 employés sont atteints de la COVID-19, sur un total de 3200, et l’hôpital du Saint-Sacrement, qui compte cinq cas depuis le 23 septembre. Le troisième étage du pavillon Cécile-Coulombe, une unité d’hospitalisation traditionnelle, est touché, en plus de l’unité de soins intensifs en cardiologie, où les premiers cas se sont déclarés vendredi.

Granby n’y échappe pas non plus : trois éclosions sont maintenant confirmées dans trois différents secteurs du Centre hospitalier de Granby (CHG). Seize cas sont confirmés et entre deux et cinq cas se sont ajoutés, dimanche. Les visites sont suspendues dans tous les secteurs, incluant le CHSLD qui se situe entre les murs du CHG.

Les urgences de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR), à Montréal, sont à ce point sollicitées « depuis plusieurs semaines » que le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal a été forcé de rappeler à la population que les tests de dépistage de la COVID-19 se font à la Clinique Chauveau ou dans une clinique mobile, et non aux urgences.

« Les personnes qui se présentent aux urgences y viennent pour diverses problématiques de santé qui ne sont pas nécessairement reliées à la COVID-19 et ont généralement besoin d’être prises en charge pendant plusieurs heures ou d’être hospitalisées. Nous avons néanmoins observé une augmentation des gens qui se présentent aux urgences pour passer un test de dépistage de la COVID-19 », a expliqué à La Presse Catherine Dion, porte-parole du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, rappelant que « la capacité de l’HMR était déjà mise à rude épreuve avant la COVID-19 et que le contexte de la pandémie ajoute une pression supplémentaire sur l’hôpital », qui est un centre désigné pour accueillir les patients atteints de la COVID-19.

À Laval, la résidence privée pour aînés Villa Sainte-Rose a été prise par surprise avec 23 cas confirmés par la Santé publique chez les résidants en date de samedi. L’agence QMI rapportait dimanche que le total était monté à 36, incluant le personnel. La résidence Villa Sainte-Rose n’avait enregistré que six cas lors de la première vague. Afin de prévenir la propagation du virus, des usagers ont été isolés, un second dépistage a été effectué et du personnel a été ajouté, a assuré le Centre de santé et de services sociaux de Laval, par courriel. Dimanche, 48 résidences privées pour aînés comptaient des cas de COVID-19 à l’intérieur de leurs murs, dont quatre établissements qui étaient toujours en situation critique avec plus de 25 % des résidants contaminés : la Résidence Le Crystal à Thetford Mines, la Résidence Jeanne D’Arc Fillion à Saint-Nazaire-de-Dorchester, la Résidence La Belle Époque à Québec et la Résidence Le Marquisat des Plaines à Québec.

En Haute-Yamaska, 22 cas ont été confirmés dans une entreprise agroalimentaire. La Direction de santé publique de l’Estrie n’a pas révélé le nom de l’entreprise, puisqu’elle n’a pas de contact direct avec la clientèle.

La situation dégringole aussi en Ontario

La situation empire en Ontario également, alors que la Santé publique de la province voisine a enregistré 491 nouveaux cas de COVID-19 sur son territoire, dimanche. Il s’agit de la plus forte hausse en 24 heures depuis le 3 mai dans la province. Sur son compte Twitter, la ministre de la Santé de l’Ontario, Christine Elliott, a indiqué que « 63 % des nouvelles infections touchent des gens de moins de 40 ans ». Après avoir établi un record de tests de dépistage au virus, samedi, avec 43 238 tests effectués de vendredi à samedi, la Santé publique ontarienne souligne en avoir effectué 42 509 nouveaux au cours des 24 dernières heures. Depuis le début de la pandémie, plus de 3,8 millions de tests de dépistage ont été effectués par les professionnels de la santé de l’Ontario. Au Québec, le nombre de prélèvements réalisés le 25 septembre s’élève à 27 380, pour un total de 2 260 835. L’Ontario comptait un total de 4196 cas actifs, dimanche, et le Québec, 4948.

— Avec Le Soleil, La Tribune et Le Droit

Pourquoi y a-t-il plus de récalcitrants ?

L’usure émotive, les stigmates de la première vague et l’incompréhension de la situation sont quelques-uns des facteurs qui peuvent expliquer pourquoi une partie de la population est visiblement réfractaire aux mesures demandées par la Santé publique à l’arrivée de la deuxième vague. Analyse de la situation avec la présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, la Dre Christine Grou.

Rassemblements dans les parcs, files de voitures dans les régions et villages reconnus pour la cueillette des pommes et les couleurs d’automne, courbe de cas de COVID-19 qui continue d’augmenter… Pourquoi la population semble-t-elle si récalcitrante à l’application des mesures demandées la semaine dernière par la Santé publique et le ministre de la Santé ?

Je sens que la population réagit de façon plus hétérogène. Les gens ne sont pas tous plus récalcitrants. Il y a une proportion, mais ce n’est pas la majorité. Les gens sont très différents dans leur perception du danger de la situation et n’ont plus la même compréhension de la situation.

Pourquoi le message était-il mieux reçu au printemps, selon vous ?

Au printemps, les gens étaient plus dociles parce qu’il y avait d’abord la perception que la menace à la santé était très grande, très dangereuse et immédiate. De deux, l’information et les demandes véhiculées par le gouvernement étaient très claires et sans équivoque. Les gens l’ont intégré en pensant que ça durerait quelques semaines. Au début de la crise, les gens ont mobilisé leurs énergies, mais au fil du temps, l’énergie s’épuise. Les mois suivants se sont poursuivis différemment : des gens ont perdu des proches, d’autres ont perdu leur emploi, certains étaient nombreux ou encore seuls dans de petits appartements, alors que d’autres avaient de grandes maisons et pouvaient faire du pain et jardiner… Ça a été à géométrie très variable et ça laisse des marques. La réserve d’énergie des gens pour faire face à l’adversité est différente, dépendamment de comment difficile ou souffrant le printemps a été.

On comprend donc que c’est essentiellement parce que des gens sont davantage fatigués et que les efforts demandés requièrent une énergie qu’ils n’ont plus qu’ils ont tendance à être récalcitrants ?

C’est un des facteurs. Il y a vraiment : ce que la personne était au début de la crise, sa réserve d’énergie, comment elle a vécu les six derniers mois, sa compréhension, sa perception et l’usure. Il y a donc plusieurs variables. Des gens ont plus de difficultés à croire au danger qu’en mars. Il y a des gens qui commencent à croire que le virus est une invention ; et ce n’est pas nécessairement un signe de bien-être psychologique. C’est plutôt un signe de difficulté avec le sens critique, difficulté à nuancer sa pensée.

Parlant de bien-être psychologique, comment éviter davantage d’effritement émotionnel ?

Il y a un message à nos dirigeants : il faut qu’il y ait une plus grande accessibilité aux soins en santé mentale, et ça doit être rapide. Ça nous permettrait de prévenir énormément d’écarts dans les comportements, de prévenir des aggravations de problèmes en santé mentale et des évènements malheureux qui se passent.

Les méfaits sur la santé mentale de la pandémie sont déjà présents, à quoi s’attendre pour la suite, d’autant plus que l’automne est déjà, en temps normal, plus difficile pour le moral ?

Les gens sont moins en forme, il y a plus de troubles anxieux, il y a eu des interruptions de consultation… la santé globale de la population n’est pas dans la même forme qu’au mois de mars. Les gens ne sont pas complètement rétablis de la première vague que déjà, on en recommence une deuxième. Ça va être plus dur pour la majorité des gens. Les effets sur la santé mentale vont durer plus longtemps que la pandémie elle-même.

C’est difficile d’être optimiste pour les semaines à venir. Comment garder la tête hors de l’eau ?

Il ne faut pas oublier que même si ça paraît long et qu’on est fatigués, il faut voir ça comme une parenthèse dans nos vies, et ça reste une parenthèse. On peut aussi comparer à quand on nage dans l’océan et qu’on est sur une vague. Si on se laisse porter par la vague, on préserve beaucoup plus notre énergie que si on essaie de nager à contre-courant. C’est la même chose : on va protéger notre énergie si on fait un effort collectif, davantage que si on va à l’encontre des directives et qu’on nage à contre-courant.

Quels trucs au quotidien peuvent aider à préserver un bon moral et conserver une certaine résilience ?

Il y a des façons de prendre soin de soi malgré l’adversité : rester stimulé intellectuellement, s’occuper l’esprit, maintenir les liens qui nous font du bien même à distance, essayer quotidiennement d’avoir des moments de détente et d’amusement, rester actif physiquement comme on l’a fait au printemps. C’est bon pour la santé mentale et pour le sommeil. Et quand on dort mieux, on est dans de meilleures dispositions et on régule mieux nos émotions. Si les gens sont en meilleure forme psychologiquement, on va mieux s’en sortir. La période est difficile et elle dure longtemps, alors essayons de trouver des petits plaisirs. Là-dessus, on a du contrôle.