(Toronto) Le premier ministre ontarien Doug Ford lève le ton devant la recrudescence de nouveaux cas de COVID-19.

L’Ontario a réimposé des restrictions sur les rassemblements dans l’ensemble de la province afin de freiner ce que M. Ford a décrit comme une « croissance alarmante » dans les nouveaux cas.

Le nombre de nouveaux cas a dépassé les 400 pour la deuxième journée d’affilée. Les autorités en ont signalé samedi 407. Il s’agit du plus fort total enregistré en une seule journée depuis le mois de juin.

Elles ont aussi déploré un décès lié à la maladie.

« Hé ! Le monde ! La sonnette d’alarme retentit », a lancé M. Ford lors d’un rare point de presse du week-end. Il était accompagné de la ministre de la Santé Christine Elliot et la médecin-hygiéniste en chef adjointe de la province, la Dre Barbara Yaffe.

« Une trop grande partie [de cette hausse] est liée à des gens qui ne respectent pas les règles ; à des gens qui pensent qu’il est acceptable d’organiser des fêtes et de continuer comme si les choses revenaient à la normale. Ce n’est pas le cas », a-t-il déclaré.

M. Ford a indiqué que le nombre de personnes participant à des rassemblements intérieurs ne pouvaient plus dépasser 10 dans l’ensemble de la province. Auparavant, la limite était de 50. Quant aux rassemblements extérieurs, la limite passe de 100 à 25.

Les organisateurs qui ne respecteront pas ces règles pourront faire face à une amende maximale de 10 000 $ et les participants à une amende de 750 $.

Ces nouvelles restrictions entrent dès maintenant en vigueur. Elles seront en place pour au moins les 28 prochains jours, a ajouté M. Ford. Ces règles ne concernent pas les entreprises, les écoles ou les lieux de culte dotés de personnel.

Trois secteurs semblent plus touchés par la cette apparente deuxième vague : Toronto, Ottawa et la région de Peel, mais l’inquiétude s’accroissait ailleurs, a reconnu le premier ministre.

« Les médecins de la santé publique sont là-bas. Ils sont inquiets. Nous suivrons les recommandations qu’ils nous donneront. »

Selon la Dre Yaffe, les données récentes sont conformes à certaines projections de Santé Canada sur la façon dont un pic de cas de COVID-19 pourrait se produire.

Elle a dit que l’agence fédérale a offert trois modèles : une deuxième vague importante et soutenue de nouveaux cas ; plusieurs petites vagues ou une baisse lente, mais régulière.

La Dre Yaffe a déclaré qu’il était trop tôt pour prédire lequel des deux premiers modèles s’applique à l’Ontario, mais des données récentes laissent croire que le troisième scénario n’est pas en jeu.

« Lorsque les gens entendent parler de la deuxième vague, ils supposent que nous parlons d’une grande vague, a-t-elle déclaré. Nous espérons que non, mais nous sommes dans une vague. »

Au cours des 24 dernières heures, plus de 39 000 tests de dépistage avaient été analysés.

M. Ford souhaite impliquer les pharmacies dans le dépistage des patients asymptomatiques, peut-être dès la semaine prochaine, mais n’a donné aucun autre détail. Le plan a suscité l’inquiétude des syndicats de la santé qui craignent qu’une telle décision n’accélère la propagation du virus.

Il exhorte aussi le gouvernement fédéral à faire de l’approbation de nouvelles méthodes de dépistage « une priorité numéro 1 ».

Pour la cheffe adjointe du NPD, Sarah Singh, demande que les nouvelles limites soient aussi appliquées dans les écoles.

« Nous devons réduire la taille des classes à l’échelle de la province, a-t-elle déclaré dans un communiqué. Comment Doug Ford peut-il croire que les rassemblements de plus de 10 personnes ne sont pas sûrs, mais qu’il est sécuritaire d’avoir 30 enfants dans une salle de classe et 70 enfants dans un autobus scolaire ? »

M. Ford a promis samedi de garder un « œil attentif » sur la situation dans les écoles, où 72 cas de COVID-19 avaient fait surface dans 60 établissements vendredi.