(Québec) Québec solidaire (QS) demande au Directeur de la santé publique (DSP) de rendre publics les avis qu’il formule au gouvernement Legault.

Le parti a également réclamé, jeudi, la publication des projections concernant la progression de la pandémie cet automne, ainsi que l’ensemble des informations concernant les codes de couleurs du système d’alerte. Selon QS, les citoyens ont le droit d’avoir l’heure juste.

Le printemps dernier, le premier ministre François Legault avait répété à plusieurs reprises qu’il se conformait aux recommandations des autorités de la santé publique, mais le Parti québécois (PQ) avait notamment soulevé des doutes, puisque personne n’avait accès à ces documents ou transcriptions des échanges entre le cabinet et le DSP.

En conférence de presse jeudi matin à l’Assemblée nationale, la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, a réclamé de prendre connaissance des avis formulés. Le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, pourrait par exemple recommander au gouvernement de faire passer une région classée jaune au niveau d’alerte orange, donc avec plus de contrôle et de restrictions.

« Le Dr Arruda nous dit que le premier ministre va dans le sens des recommandations qu’il lui fait. Mais la Santé publique, ce n’est pas une science exacte. Les multiples scénarios et propositions qui sont faits par la Santé publique, moi, je ne les connais pas, M. Legault les connaît. Alors, ça pourrait être intéressant, pour nous aussi, de pouvoir connaître ces scénarios-là pour voir. »

Le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, a expliqué le processus de décision au sein de son organisation, sans toutefois commenter sur la publication de ses délibérations.

Il a assuré qu’aucun de ses collègues directeurs régionaux de la santé publique n’avait recommandé jusqu’à maintenant qu’une région bascule du jaune à l’orange. Et les décisions sont prises à l’unanimité, a-t-il assuré.

« Chacun défend son analyse, puis les autres regardent ce qui se passe, comparent avec eux. Et jusqu’à maintenant on n’a eu aucun problème à accepter des décisions qui ont été faites. […] On vise à ne pas brimer quelqu’un qui aurait vraiment une opinion forte. Il connaît mieux son territoire, mais il va devoir nous faire la démonstration du pourquoi pour qu’on puisse être capables d’embarquer. »

Il a ajouté qu’il faut tout de même une certaine coordination entre les différentes régions.

QS a déposé en Chambre une motion qui demandait au gouvernement de « publier dans les 24 prochaines heures, ses projections épidémiologiques pour la deuxième vague, le fonctionnement de son système d’alerte régionale et les indicateurs permettant d’évaluer la capacité du réseau de la santé et des services sociaux ».

Le gouvernement a toutefois refusé qu’elle soit débattue.